La croissance dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord s’est renforcée cette année
Les pays exportateurs de pétrole s’étant remis d’une année de baisse de la production pétrolière et de rigueur budgétaire, et les pays importateurs de pétrole ayant enregistré une progression de la demande intérieure et extérieure.
Plusieurs pays exportateurs de pétrole ont assoupli leurs projets d’assainissement des finances publiques suite à la hausse des prix du pétrole. L’activité dans les secteurs non pétroliers a enregistré une croissance modeste. L’Algérie et l’Arabie Saoudite ont revu à la hausse leurs projets de dépenses d’investissement.
Les réformes des politiques publiques, le regain de la confiance des entreprises et une économie mondiale plus forte ont soutenu la croissance dans les pays importateurs de pétrole de la région. Les investissements et les exportations nettes ont progressé en Égypte à la faveur de la stabilité du taux de change et de l’accroissement de la demande intérieure. Le Maroc et la Tunisie ont bénéficié de conditions agricoles favorables.
L’inflation est contenue dans la majeure partie de la région, les conditions de financement sont stables et le secteur financier s’est approfondi.
La croissance dans la région devrait se renforcer à 3 % en 2018 puis à 3,3 % en 2019, grâce en grande partie au relèvement des pays exportateurs de pétrole de l’effondrement des prix de cette matière première. Les pays exportateurs de pétrole devraient accroître leurs dépenses d’investissement grâce à l’augmentation des revenus intérieurs et à la hausse des prix du pétrole.
La croissance parmi les membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) devrait atteindre 2,1 % en 2018 et 2,7 % en 2019, soutenue par l’augmentation des investissements en capital fixe. La croissance des pays exportateurs de pétrole hors CCG devrait être soutenue par l’augmentation des dépenses d’investissement. Les prévisions de croissance en Arabie saoudite devraient être revues à la hausse, à 1,8 % cette année et 2,1 % l’année prochaine. L’Iran devrait enregistrer une croissance de 4,1 % en 2018 et en 2019.
Les économies importatrices de pétrole devraient afficher une croissance plus forte, suite à un regain de confiance de la part des entreprises et des consommateurs sous l’effet des réformes du climat des affaires et de l’amélioration de la demande extérieure. La croissance du secteur du tourisme devrait également bénéficier de la stabilité de la situation sécuritaire. L’Égypte devrait enregistrer une croissance de 5 % au cours de l’exercice 17/18 (du 1er juillet 2017 au 30 juin 2018) et de 5,5 % l’exercice suivant. Les petits importateurs de pétrole, tels que la Jordanie et le Liban, sont confrontés à un ralentissement de la croissance dû à des déséquilibres extérieurs et budgétaires. La croissance en Jordanie devrait s’établir à 2,2 % en 2018 et à 2,4% en 2019, alors qu’elle devrait progresser à 2 % au Liban cette année et la suivante.
Les risques d’assombrissement des perspectives sont prépondérants. La hausse récente des prix du pétrole pourrait ne pas être soutenue et être contrariée par une production de pétrole de schiste plus importante que prévu aux États-Unis. L’amplification des problèmes de sécurité ou l’exacerbation des tensions géopolitiques pourraient nuire au tourisme, refroidir les investisseurs et limiter l’accès au financement. Des réformes comme l’assainissement des finances publiques pourraient être ralenties.
Des surprises positives dans l’activité des principaux partenaires commerciaux pourraient soutenir une croissance plus rapide dans la région, en particulier dans les pays du Maghreb, qui sont tributaires de la zone euro pour les transferts de fonds, le commerce et les flux financiers. La reconstruction accélérée dans des pays déchirés par la guerre comme l’Irak pourrait stimuler une croissance économique plus rapide que prévu.
Prévisions de juin 2018
2015 | 2016e | 2017p | 2018p | 2019p | 2020p | |
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Moyen-Orient et Afrique du Nord | 2.8 | 5.0 | 1.6 | 3.0 | 3.3 | 3.2 |
Algérie | 3.7 | 3.3 | 1.6 | 3.5 | 2.0 | 1.3 |
Bahreïn | 2.9 | 3.2 | 3.9 | 1.7 | 2.1 | 2.1 |
Djibouti | 6.5 | 6.5 | 7.0 | 6.5 | 6.4 | 6.3 |
Égypte | 4.3 | 4.2 | 4.6 | 5.3 | 5.7 | 5.8 |
Égypte, année financière | 4.4 | 4.3 | 4.2 | 5.0 | 5.5 | 5.8 |
Arabie saoudite | 4.1 | 1.7 | -0.7 | 1.8 | 2.1 | 2.3 |
Cisjordanie et Gaza | 3.4 | 4.7 | 3.1 | 2.5 | 2.3 | 2.3 |
Émirats arabes unis | 3.8 | 3.0 | 2.0 | 2.5 | 3.2 | 3.3 |
Iran | -1.3 | 13.4 | 4.3 | 4.1 | 4.1 | 4.2 |
Iraq | 4.8 | 11.0 | -0.8 | 2.5 | 4.1 | 1.9 |
Jordanie | 2.4 | 2.0 | 2.1 | 2.2 | 2.4 | 2.4 |
Koweït | 0.6 | 3.5 | -2.9 | 1.9 | 3.5 | 3.0 |
Liban | 0.8 | 2.0 | 2.0 | 2.0 | 2.0 | 2.0 |
Maroc | 4.5 | 1.2 | 4.0 | 3.0 | 3.5 | 3.7 |
Oman | 4.7 | 5.4 | 0.7 | 2.3 | 2.5 | 2.9 |
Qatar | 3.6 | 2.2 | 1.6 | 2.8 | 3.2 | 2.8 |
Tunisie | 1.0 | 1.2 | 1.9 | 2.4 | 2.9 | 3.4 |
Source: Banque mondiale.