La croissance économique en zone euro devrait se poursuivre à un rythme plus modéré
- En 2017, la croissance en zone euro serait la plus élevée depuis 10 ans. Ce cycle devrait se poursuivre à un rythme plus modéré, sous l’effet conjugué (1) des capacités toujours inutilisées, (2) d’un ensemble de politiques accommodantes et (3) de la solidité de la demande internationale.
- Si les aspects structurels pesant sur l’inflation semblent persister, l’impact du resserrement du marché du travail devrait toutefois faire remonter l’IPC sous-jacent vers le seuil de 1,5 %.
Le souvenir de la crise de la zone euro s’éloigne, alors que la région s’apprête à connaître sa troisième année de croissance supérieure à la tendance. La zone euro détient toujours des capacités inutilisées, ce qui présage d’un potentiel de croissance ultérieure. Toutefois, nous anticipons pour 2018 une moindre dynamique de croissance, notamment en raison d’un ralentissement au Royaume-Uni, dû au Brexit, et d’un resserrement progressif du policy-mix.
L’inflation sous-jacente ne devrait enregistrer qu’une reprise modeste, et la BCE serait alors en mesure de mettre en oeuvre une stratégie de sortie très progressive, mettant fin au programme d’assouplissement quantitatif au T4 2018, avant de procéder à un premier relèvement des taux début 2019. Non sans ironie, une inflation supérieure aux attentes figure parmi les facteurs de risque les plus importants pour les économies avancées. Les prochaines discussions salariales en Allemagne sont au centre de l’attention.
Une hausse des anticipations d’inflation au sein des économies avancées pourrait déclencher une revalorisation, potentiellement déstabilisatrice, de la prime de risque des marchés financiers. La zone euro sera confrontée à plusieurs risques politiques en 2018. Le risque principal est que l’Allemagne ne parvienne pas à former un nouveau gouvernement et que de nouvelles élections donnent lieu à un Bundestag encore plus fragmenté. L’enjeu est important du point de vie du calendrier des réformes en zone euro, sachant que même dans un scénario positif, nous n’attendons que des progrès modestes. Le second risque est celui des élections générales en Italie qui devraient avoir lieu le 3 mars 2018. Pour l’instant, selon les sondages d’opinion, le parti Cinque Stelle a peu de chance d’obtenir la majorité. Le risque est plutôt la constitution d’un gouvernement incapable de réaliser des réformes.