L’évaluation de la contribution réelle de la diaspora au niveau des transferts financiers, des recettes fiscales et douanières, de la consommation et de l’investissement, tel a été le sujet de la rencontre organisée autour du thème « United Diaspora, la force cachée », Jeudi 27 Mai 2021 à l’hôtel Mövenpick Hotel du lac-Tunis.
Etaient présents lors de cet évènement, le gouverneur de la Banque Centrale M. Marouene ABASSI, M. Omar BOUZOUADA directeur général de l’Agence de Promotion de l’Industrie et de l’Innovation (APII), ainsi que l’ambassadeur de l’Union Européenne en Tunisie, M.
Marcus Cornaro et l’ambassadeur de la république fédérale de l’Allemagne M. Peter Prügel
Initié par la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) GmbH dans le cadre du projet « Développement des opportunités d’emploi et d’investissement à travers la mobilisation de la Diaspora/ Progrès Migration EUTF » et conduite par le bureau de conseil Deloitte, l’étude vise à quantifier l’impact économique réel des Tunisiens résidents à l’étranger sur l’économie Tunisienne et à élaborer des recommandations destinées à mieux mobiliser la diaspora et à perfectionner les mécanismes mis à sa disposition.
Ce projet est co-financé par l’Union Européenne et le Ministère Fédéral Allemand de la Coopération Économique et du Développement (BMZ) et mis en œuvre par la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) GmbH en partenariat avec le Ministère de l’Industrie et des PME, en collaboration avec l’Agence de la Promotion de l’Industrie et de l’Innovation (APII) en tant que chef de file.
Les conclusions de cette Étude ont été formulées sous forme de recommandations stratégiques qui serviront à institutionnaliser les indicateurs et à permettre l’évaluation de la contribution de la diaspora à l’économie tunisienne. Elles définiront ainsi des mesures structurantes susceptibles de développer et d’améliorer ces contributions à travers la création de leviers d’engagements et la mise en place d’une stratégie claire dans ce domaine tout en redonnant à la diaspora la reconnaissance qu’elle mérite au vu des efforts consentis ainsi que ses apports considérables au pays.
Les 4 axes majeurs de l’étude englobent la stratégie et le développement visant à structurer la relation entre la Tunisie et sa diaspora. La gouvernance, par la mise en place d’un plan répondant aux besoins de la diaspora et favorisant la proximité de cette dernière avec les institutions tunisiennes. Un accompagnement et un soutien qui se traduisent par la mise en œuvre de projets et d’outils d’accompagnement répondant aux besoins et aux challenges de la diaspora. L’incitation financière et fiscale qui favorisera les investissements et la consommation de la diaspora autour des secteurs et produits clés.
L’élaboration d’une stratégie relationnelle :
L’Étude a permis de mettre la lumière sur de nombreuses défaillances dans le domaine notamment en matière de communication et de mobilisation la population diasporique à travers le monde. Un manque de données structurées, de conscience stratégique des enjeux liés par exemple au soft power ou à la mobilisation des compétences.
Une stratégie claire sera capable de consolider le capital confiance de la Tunisie avec sa diaspora à travers une relation directe, continue et surtout Win/Win.
Optimisation de la gouvernance :
Une absence de consensus politique et de leadership institutionnel a été décelée autour des actions à mener vis-à-vis de la diaspora, ajouté à cela, des décalages relationnels et techniques entre les institutions en charge des TRE, de leurs investissements et de leurs apports.
Des décalages sur lesquels la Tunisie devra travailler en favorisant par exemple la coordination interministérielle sur les sujets stratégiques impliquant la diaspora mais aussi en tirant un meilleur profit des associations de la diaspora par une meilleure intégration au sein des institutions (consulats, ambassades) et dispositifs publics. Organiser la montée en compétences sur les sujets économiques des institutions en lien avec les TRE.
Accompagnement et appui de l’Etat :
Un important constat sur l’inexistence de programmes et de projets concernant les contraintes techniques des institutions en contact avec la diaspora. Parmi les recommandations proposées, la digitalisation des services destinés à la diaspora tels que les services consulaires avec signature électronique, paiement digital…
Incitation financière et fiscale :
Un bilan mitigé quant aux dispositifs dédiés à la promotion des investissements de la diaspora, des lourdeurs législatives décourageant les investissements. D’où l’importance de mettre en place un « diaspora mobilisation act ».
Rappelons que le nombre de tunisiens à l’étranger est d’environ 1.4 millions de personnes réparties sur 90 pays à travers le monde c’est dire de la force socio-économique que représentent les TRE.