Le déficit commercial s’est aggravé de 18% durant les neuf mois de l’année 2021, atteignant près de 12 milliards de dinars (contre 10 milliards de dinars, en septembre 2021), selon les dernières statistiques publiées mardi par l’INS.
De fait, les exportations tunisiennes ont progressé de 22% pour atteindre le niveau de 33,6 milliards de dinars, contre un accroissement des importations de 21%, à 45,5 milliards de dinars.
«Le déficit de la balance commerciale est du à un déséquilibre entre l’évolution des exportations (15%) et celle des importations (19%), au niveau du régime général, dont les produits sont destinés directement aux ménages et entreprises tunisiennes », a indiqué Elyes Asmi, directeur central à l’INS, dans un entretien accordé à l’agence TAP. « Pour le régime off-shore, nous remarquons que les importations, qui concernent les matières premières et demi produits destinées essentiellement à l’activité de production et l’exportation des secteurs du textile habillement et cuir et des industrie mécaniques et électriques, évoluent à la même vitesse, aux alentours de 24% », a-t-il noté.
Revenant aux causes de l’accroissement des importations en Tunisie, lesquelles sont passées de 37,6 milliards de dinars, à fin septembre 2020, à 45,5 milliards de dinars, à fin septembre 2021, notamment dans le cadre du régime général, Asmi a évoqué l’augmentation des prix de nombre de produits, notamment les céréales, et plus précisément le blé tendre, dont la valeur des exportations a évolué de 24%, à 802 millions de dinars (MD), l’orge (+44% à 581 MD) et le mais (+44% à 593 MD).
Il est à souligner que l’Onagri a fait état de la hausse des prix de céréales à l’importation, à fin septembre 2021, notamment pour le blé dur (13%), le blé tendre (25,3%), l’orge (30,5%) et le maïs (51,1%). Cette hausse des prix a engendré une baisse du taux de couverture de la balance alimentaire passant de 87,1% en septembre 2020, à 67,2% en septembre 2021. Sachant que le taux de couverture de la balance globale a gagné 0,6 point par rapport à la même période de l’année 2020 pour s’établir à 73,7%. Asmi a mis l’accent, également, sur l’accroissement des importations des biens de consommation de 21,8%, à 11 milliards de dinars, ce qui est expliqué en partie par l’augmentation de nos achats de produits d’équipements ménagers (climatiseurs, réfrigérateurs, télévisions…), d’ouvrages en plastique ( +17%), du groupe jouets et articles de sport (+30%), et aussi une hausse au niveau des importations de voitures de tourisme de 73%, à 1,6 milliard de dinars.
Par ailleurs, le directeur central de l’INS a indiqué que la hausse des importations a concerné aussi les matières premières et demi-produits avec une évolution de 32%, à près de 16 milliards de dinars, ce qui reflète une reprise de l’activité industrielle, et des biens d’équipements de 17,8%, à 8,3 milliards de dinars, reflétant une amélioration des investissements industriels, puisque ces équipements sont destinés soit à la mise en place de nouveaux projets, soit à l’extension de projets déjà existants.
Pour ce qui est des principaux pays vis-à-vis desquels la Tunisie est déficitaire, Asmi a fait savoir que la Chine se situe en tête de liste, avec un déficit commercial à hauteur de 4,5 milliards de dinars. Les principaux produits importés sont les chaudières, réacteurs et auto engins mécaniques (678 MD), les autos cycles et tracteurs (250 MD), les matières plastiques (158 MD), la fonte, fer et acier (147 MD) et les appareils scientifiques (140 MD).
En deuxième place, on trouve la Turquie, a fait remarquer le responsable, ajoutant que notre déficit avec ce pays s’élève à 1,8 milliard de dinars. Les importations sont composées surtout de fonte, fer et acier (360 MD), de coton (247 MD), d’autos cycles tracteurs (169 MD), de chaudières, réacteurs… (153 MD), de matières plastiques (142 MD).