La PME, clé de développement de l’Afrique
« Le développement de l’Afrique se fera avec les petites et moyennes entreprises(PME) ou ne se fera pas », a déclaré, mercredi, le vice-président des bourses francophones d’Afrique Pierre Ekoulé Mouangué. Intervenant lors du premier forum des bourses francophones sur le thème «Bourse et PME: entre exigences et réalités », le responsable a ajouté que malgré le potentiel des PME, la part de leur financement issue des marchés de capitaux reste faible. Ces PME, confrontées aux exigences d’un marché réglementé, sont appelées à adopter des méthodes d’organisation et de gestion comptables et financières transparentes, outre les obligations liées à l’information et aux coûts d’introduction en bourse, a encore souligné Mouangué.
Et d’ajouter que ce forum constitue une occasion pour proposer des adaptations à même de permettre aux PME d’opérer des transformations susceptibles d’améliorer leur financement. Ces PME sont souvent dépendantes des instruments classiques, comme l’endettement, pour satisfaire leurs besoins de démarrage, de trésorerie et d’investissement, a-t-il encore expliqué. De son coté, le Directeur Général de la Bourse de Tunis, Bilel Sahnoun, a souligné que malgré les obstacles auxquels la PME fait face, dont essentiellement, le financement, elle joue un rôle vital et essentiel dans la croissance économique et la création d’emploi.
Depuis la crise financière mondiale de 2008, le prêt bancaire a constitué la principale source de financement de la PME, a-t-il rappelé, estimant que cette source ne peut assurer à elle seule les besoins de financement de plus en plus croissants. Les besoins peuvent être couverts, selon lui, par le marché de capitaux qui offre aux PME une panoplie d’offres de financement comme l’émission des titres, le capital risque, l’émission de titres de créance, le financement participatif, les sukuks, la titrisation et les investissements privés.
Par ailleurs, le DG de la Bourse a rappelé que l’accès au marché des capitaux a un coût élevé pour la PME qui doit franchir une barrière à l’entrée avec obligation de respecter des dispositions réglementaires contraignantes et des obligations de transparence.
De son coté, Jalloul Ayed, ancien ministre des Finances a précisé que la Tunisie ne dispose pas d’une stratégie nationale visant à soutenir les PME qui représentent 95% du tissu économique national.
Parmi les problématiques que connaît la PME, figure le financement bancaire qui représente un risque très élevé pour ces entreprises, affirme Ayed, précisant que seulement 15% du portefeuille des crédits des banques sont accordés aux PME.
Par ailleurs, Claire Coletti, auditrice de la société de notation « VIGEO», a évoqué la responsabilité sociale des entreprises (RSE), considérée comme un facteur de performance et d’attractivité pour la PME.
Les bourses francophones jouent un rôle de premier plan dans la sensibilisation des entreprises cotées quant à l’importance de la RSE, a-t-elle encore souligné.
En marge de ce forum, l’Assemblée générale de l’Association des bourses francophones d’Afrique (ABFA) sera organisée. pour concrétiser la décision prise par ses membres. Cette décision concerne l’ouverture de l’ABFA, créée à l’initiative de la Bourse de Tunis en 2011 et qui compte quatre membres (les bourses de Tunis, d’Alger, de Casablanca et de Douala //Cameroun//), au reste de monde en permettant l’adhésion des bourses des pays francophones non-africains. Il s’agit en outre de changer le nom de l’association qui deviendra «l’Association des bourses Francophones ». L’objectif est de conférer davantage d’efficacité à cette association qui n’a pas connu une activité notable depuis sa création en 2011 et de développer son cadre de coopération et d’échange d’expériences.
TAP