La reprise économique post COVID-19 et les divers défis accentués par la situation pandémique (digitalisation et économie verte), seront au coeur de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 8), qui se tiendra les 27 et 28 août en Tunisie, a indiqué lundi, l’ambassadeur du Japon en Tunisie, Shimizu Shinsuke.
Intervenant lors d’une conférence de presse tenue à Tunis, l’ambassadeur du Japon en Tunisie a précisé que les préparatifs de la TICAD 8 sont bien avancés, soulignant que le rôle du secteur privé sera au cœur de cet événement.
A ce sujet, il a fait savoir que le Japon envisage de proposer, durant la TICAD 8, quelques initiatives pour soutenir les startups ainsi que des projets d’économie verte .
Selon lui, le rôle du gouvernement est très important pour soutenir le développement du secteur privé et améliorer le climat des affaires, parce que la décision des investisseurs privés dépend de la bonne gouvernance, de la transparence et de la stabilité politique dans le pays.
A cet égard, il a souligné que le moyen le plus efficace pour arriver à cette fin, est de mettre en place le cadre juridique approprié, faisant savoir que le Japon négocie actuellement avec la Tunisie pour la signature, avant la TICAD8, de deux accords dans les domaines des investissements et de la non double imposition .
Shinsuke a relevé que la TICAD n’offre pas une enveloppe fixe au profit d’un pays, mais c’est une opportunité pour l’ensemble du continent africain d’attirer des investissements japonais, ajoutant que la TICAD est un programme à la fois bilatéral et multilatéral.
Ainsi, « les investissements du Japon seront alloués aux meilleurs projets africains, selon leur rentabilité, les risques qu’ils présentent et le climat des affaires dans le pays ».
S’agissant de la Tunisie, il a précisé « s’il y a de bons projets et si le climat des affaires est jugé meilleur par rapport à d’autres pays, il aura des investissements japonais à conclure. Toutefois, l’élaboration d’un plan des réformes et la signature d’un accord avec le Fonds monétaire international (FMI) demeurent indispensables ».
« La tenue de la TICAD 8 en Tunisie est une bonne opportunité, afin de montrer le potentiel du pays, en tant que portail vers l’Afrique pour tisser des partenariats stratégiques, en reliant le Japon au continent africain ».
A cet égard, il a estimé qu’il aura des projets à signer durant la TICAD 8, soit entre le Japon et la Tunisie ou bien des projets triangulaires (Japon-Tunisie-Afrique), ainsi que des partenariats afro-japonais.
Il a rappelé que le livre blanc lancé par la Chambre de commerce et d’industrie Tuniso- japonaise (CCITJ), contient une trentaine des projets prometteurs dans les domaines du numérique, de la santé et des énergies renouvelables. Il s’agit de projets concrets de partenariat triangulaire ainsi que de projets bilatéraux qui peuvent être exportés vers d’autres pays africains.
Il a fait savoir le premier ministre japonais a l’intention de visiter la Tunisie durant la TICAD 8, une première dans l’histoire des relations diplomatiques tuniso-japonaise.
Pour sa part, le Représentant résident de la JICA Tunisie, Ueno Shuhei a souligné que l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) prévoit de lancer 26 évènements parallèles en ligne du 22 au 26 août 2022, précisant que ces activités s’appuient sur trois piliers relatifs à la société, l’économie et la paix.
Ces événements examinent 5 priorités sur la promotion et l’utilisation de la digitalisation de transformation, l’intégration de la dimension de genre, l’intégration du changement climatique, le renforcement du partenariat avec divers acteurs et le partage des expériences de développement du Japon.
Les autres évènements concernent notamment, les domaines de l’agriculture, l’intégration régionale, le changement climatique, la résilience climatique, la nutrition, les investissements en infrastructure…
Shuhei a rappelé que la TICAD 7 tenue en 2019 (du 28 au 30 août 2019) à Yokohama, a été axée sur la réalisation d’investissements privés de plus de 20 milliards de dollars, des Objectifs de développement durables (ODD) et le soutien des initiatives prises par l’Afrique.