Selon Sarah Rusis Kraiem, directrice du groupe FDi Intelligence Financial Times, deux crises majeures ont impacté l’investissement étranger en Tunisie durant les vingt dernières années : la révolution de 2011 et le déclenchement de l’épidémie du coronavirus en 2020.
A en croire les divers classements internationaux et régionaux, le pays dévisse d’une année à l’autre en matière d’investissement. 78e dans le classement Doing Business en 2020, la Tunisie a perdu 42 places entre 2012 et 2018 (passant du 46e au 88e rang) avant de regagner quelques places pour occuper respectivement les 80e et 78e rangs en 2019 et 2020.
Selon Sarah Rusis Kraiem, directrice du groupe FDi Intelligence Financial Times, qui est intervenue lors du débat en ligne sur les défis d’attractivité des IDE pour la Tunisie organisé, récemment, par l’Atuge, deux crises majeures ont impacté l’investissement étranger en Tunisie, à savoir la révolution de 2011 et le déclenchement de l’épidémie du coronavirus en 2020. S’adossant à des données présentées sous forme de graphiques, Rusis a fait savoir que le nombre de projets d’investissement par an a chuté de moitié entre 2010 et 2015. Un secteur à forte employabilité L’investissement étranger a connu une certaine embellie en 2018 et 2019.
Les données traitées montrent qu’en termes de nombre de projets, les premiers pays investisseurs en Tunisie sont la France, l’Allemagne, les Etats-Unis et l’Espagne, et ce, durant les dix dernières années. En termes d’emplois, les investissements français, allemands et japonais sont les projets qui créent le plus d’emplois. Cela s’explique, principalement, par la nature des entreprises japonaises installées en Tunisie qui opèrent principalement dans l’automobile, un secteur à forte employabilité. La directrice de FDI intelligence Financial Times a, par ailleurs, souligné que la croissance du marché intérieur, la proximité des marchés et des clients ainsi que la qualification et la compétence de la main d’oeuvre tunisienne sont les principaux facteurs qui attirent les investisseurs étrangers.
Malgré la crise du coronavirus, le bilan des investissements déclarés pour l’année 2020 est positif et a enregistré une hausse de 76% par rapport à 2019. Selon les données publiées par la TIA, 58 opérations d’investissement ont été déclarées en 2020, dont 27 projets de création et 22 projets d’extension. Mais pour drainer davantage d’investisseurs et diversifier la nature des projets d’investissement afin de les orienter vers les secteurs de pointe à haute valeur ajoutée, il faut assainir le climat des affaires et établir une vision claire en matière d’investissement. Et cela passe avant tout par l’impératif de pallier l’instabilité politique et sociale. Parce que c’est une règle d’airain dans le domaine de l’investissement: l’instabilité politique et sociale fait fuir tous les investisseurs, étrangers en premier lieu.
M. Saidi