La Tunisie a figuré dans le top six des principaux pays africains manufacturiers en occupant le 4ème rang de l’Indice de l’industrialisation en Afrique (AII), dans sa première édition, publié, le 24 novembre 2022, par la Banque africaine de développement (BAD), l’Union africaine et l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI).
L’Indice de l’industrialisation en Afrique (IIA) est une initiative de la BAD visant à renforcer les données sur le développement industriel de l’Afrique.
L’IIA, qui couvre 52 des 54 pays africains sur la période 2010-2021, passe en revue le développement industriel de chaque pays à travers trois dimensions : la performance du secteur manufacturier, les déterminants directs de la production manufacturière (capital et main-d’œuvre), ainsi que les déterminants indirects ou l’environnement propice, notamment la stabilité macroéconomique et la qualité des politiques et des institutions.
Selon ce rapport, l’Afrique du Sud qui occupe le premier rang de l’Indice, a conservé un classement très élevé tout au long de la période 2010-2021, suivie de près par le Maroc, qui occupe la deuxième place. L’Égypte, la Tunisie, Maurice et Eswatini complètent le top six sur la période.
Le rapport note également, que de nombreux pays ont réalisé des progrès importants en matière de développement industriel au cours de la période considérée (2010-2021). 37 des 52 pays africains ont vu leur niveau d’industrialisation s’accroître au cours des onze dernières années.
Le quintile supérieur du classement de l’IIA comprend l’Afrique du Sud, trois pays d’Afrique du Nord (Maroc, Tunisie et Egypte), ainsi que Maurice, Eswatini, la Namibie, la Côte d’Ivoire, la Guinée équatoriale et le Sénégal.
L’Afrique du Nord est la sous-région la plus performante au titre de l’IIA. Trois des six pays qui la composent se classent parmi les 10 pays les plus performants pour l’Indice, et sa note moyenne est d’environ 0,7.
Le Maroc, l’Égypte et la Tunisie obtiennent de bons résultats pour chaque sous-composante de l’IIA. Ces bons résultats sont le reflet d’une longue histoire d’efforts nationaux pour promouvoir les principales industries et créer des infrastructures solides, soutenus par un renforcement de la politique industrielle au cours de la dernière décennie, les gouvernements élaborant de nouveaux outils politiques pour soutenir les industries naissantes et réduire la dépendance des importations.
Au rang des principales industries de la région figurent les industries de traitement chimique inorganique, de fabrication d’engrais, de l’automobile, de composants d’appareils électriques, ainsi que l’industrie textile.
La Libye et l’Algérie ont encore du chemin à parcourir pour atteindre l’objectif de diversification hors hydrocarbures. La sous-région tire parti de sa proximité immédiate avec l’Union européenne, mais elle gagnerait à renforcer la connectivité entre ses pays membres et à améliorer les corridors Nord-Sud avec l’arrière-pays et le reste du continent africain.
Le rapport souligne que la construction d’une industrie productive fera partie intégrante du développement de l’Afrique, offrant une voie vers une transformation structurelle accélérée, la création d’emplois formels à grande échelle et une croissance inclusive. Toutefois, la part de l’Afrique dans l’industrie manufacturière mondiale a diminué pour atteindre le niveau actuel de moins de 2 %.
Des politiques industrielles plus proactives sont jugées essentielles pour inverser la tendance, mais elles nécessitent des connaissances approfondies et une compréhension détaillée des contraintes et des opportunités auxquelles chaque pays est confronté.