En dépit d’une conjoncture nationale et internationale difficile, la chute des prix internationaux de l’or noir, l’appréciation du dinar face au dollar et la stabilité de la production nationale ont nettement contribué au repli du déficit énergétique au terme du mois d’avril 2020 en comparaison avec la même période de l’année écoulée. Des facteurs endogènes et surtout exogènes ont impacté positivement la balance énergétique et par ricochet la balance commerciale même si le gouvernement tunisien n’a pas pleinement profité de la manne pétrolière mondiale et de la chute des cours.
Selon le bulletin de la conjoncture énergétique publié par l’Observatoire de l’énergie et des mines, les échanges commerciaux dans le secteur de l’énergie sont très sensibles à trois facteurs à savoir les quantités échangées, le taux de change$/DT et les cours du Brent. Le déficit de la balance commerciale énergétique est passé de2091 MDT durant les quatre premiers mois de 2019 à 1923MDT au terme des quatre premiers mois de2020, soit une diminution de 8%. Entre les quatre premiers mois de 2019 et les quatre premiers mois de2020, les cours moyens du Brent ont enregistré une baisse de35% passant de 65,2$/bbl à 42,3$/bbl.
Creusement de 50% du déficit énergétique quantitatif en avril et baisse de 46% des exportations
Une appréciation de 6% du dinar tunisien par rapport au dollar des Etats Unis a été par ailleurs enregistrée au cours de la même période de référence. La hausse du déficit énergétique quantitatif a toutefois pénalisé l’équilibre de la balance énergétique. Ainsi, le déficit quantitatif de la balance commerciale s’est dégradé de 50% courant le mois d’avril 2020 par rapport à avril 2019, note la même source. Ce creusement du déficit quantitatif est expliqué par la baisse des exportations, lesquelles se sont repliées de 46%
Les exportations des produits énergétiques ont connu une diminution en valeur de 46% accompagnée d’une baisse des importations en valeur de19%. Sur fond de confinement général, l’ETAP n’a pas exporté de pétrole durant le mois d’avril.
Vers la perturbation de la production dans les mois à venir
La production nationale de pétrole brut s’est située à 568kt à fin avril 2020 enregistrant ainsi une baisse de 2.5% par rapport à fin avril 2019. En effet, la production a continué d’accuser une baisse dans plusieurs champs à savoir : Adam (-30%), Ashtart (-13%), Cherouq (-25%), Hasdrubal (17%), El borma (-10%) , Ouedzar (-6%) et Gherib (-17%).
Il va sans dire qu’en dehors du repli de la production nationale au cours des quatre premiers mois de l’année, le confinement général sur fond de crise sanitaire n’a pas guère impacté le niveau de production durant le mois d’avril qui a augmenté de 3%.
« La production dans les différentes concessions continue à un rythme normal, en dépit de la baisse due au déclin naturel au niveau des principaux champs pétroliers, nous n’avons pas enregistré des perturbations significatives de la production au cours de la période de confinement.
Néanmoins, nous avons enregistré une suspension ou un report de forage ou de maintenance sur certains puits ce qui va avoir des répercussions négatives sur la production dans les mois à venir ».