Selon les dernières prévisions du Fonds monétaire international (FMI), publiées dans son rapport « Perspectives de l’économie mondiale » d’octobre 2024, la croissance économique tunisienne devrait stagner à un rythme modeste de 1,6% en 2024 et 2025. Ces prévisions, dévoilées lors des assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale, dessinent un tableau peu reluisant pour l’économie tunisienne sur les prochaines années.
Un contexte inflationniste et un marché du travail sous tension
En parallèle de ce faible taux de croissance, le rapport du FMI met en évidence une inflation persistante, bien que légèrement en baisse, passant de 7,1% en 2024 à 6,7% en 2025. Le marché du travail, quant à lui, demeure sous pression avec un taux de chômage élevé, estimé à 16,4% en 2024. Cette situation sociale préoccupante souligne les défis auxquels est confrontée la Tunisie en matière de création d’emplois et d’amélioration du pouvoir d’achat des ménages.
Un retard par rapport aux pays voisins
La Tunisie se distingue par une performance économique inférieure à celle de ses voisins. En effet, l’Égypte, la Mauritanie, le Maroc et l’Algérie devraient afficher des taux de croissance supérieurs sur la période 2024-2025. Ce retard s’explique par un contexte économique fragile, marqué par une faible compétitivité, une dette publique élevée et un environnement des affaires peu favorable aux investissements.
Les recommandations du FMI
Face à ce constat alarmant, le FMI préconise la mise en œuvre de réformes structurelles ambitieuses pour relancer l’économie tunisienne à moyen terme. Ces réformes devraient porter sur l’amélioration de la gouvernance, la simplification des procédures administratives, le développement du secteur privé et la promotion des exportations. Le Fonds insiste également sur la nécessité de renforcer la protection sociale pour atténuer les effets de ces réformes sur les populations les plus vulnérables.
Un contexte international complexe
Les perspectives économiques de la Tunisie s’inscrivent dans un contexte international marqué par de nombreuses incertitudes. Les tensions géopolitiques, la crise énergétique et la hausse des taux d’intérêt ont un impact négatif sur la croissance mondiale et fragilisent les économies émergentes.
La Tunisie est confrontée à des défis économiques majeurs qui nécessitent une réponse politique forte et cohérente. Les recommandations du FMI offrent une feuille de route pour sortir de l’impasse, mais leur mise en œuvre sera longue et difficile. Le succès de ces réformes dépendra de la capacité des autorités tunisiennes à engager un dialogue social constructif et à mobiliser l’ensemble des forces vives de la nation.