Le Chef du Gouvernement désigné Hichem Mechichi a dévoilé dans la nuit du lundi à mardi, peu avant la fin du délai constitutionnel la compositionde son gouvernement de technocrates. Entre le oui, non, un mais conditionné sans aucun doute des partis politiques, la nouvelle équipe passera au vote de confiance de l’ARP le 1er septembre.
En attendant, les résultats du stress-test et les conciliabules intra-partis, la deuxième République post-révolution est tout près de son 9ème gouvernement. Au total sept ministères à caractère économique et financier ont été fixés. L’enjeu est avant tout, une gageure économique. Avec des indicateurs macroéconomiques au rouge et l’onde de choc Covid 19 qui menace encore une fois toute chance de relance, voire de sauvetage, l’équipe Mechichi a du travail après la fauche.
Avec une croissance, rappelons-le en baisse de plus de 21% au cours du deuxième trimestre de l’année, un taux de chômage de 18%, une baisse des recettes touristiques, un repli des IDE, un élargissement du déficit budgétaire sans parler de la vague d’incertitude et d’inquiétude qui accompagne la résurgence des cas de contaminations au Covid et le risque de confinement qui hante les esprits des Tunisiens….
En somme le gouvernement Mechichi- si jamais il obtienne la confiance du Parlement- sera à l’épreuve d’un terrain miné, une zone de turbulence sévère, et devra faire face, sans plus tarder, à des difficultés conjoncturelles et structurelles.
Une fois aux commandes, les ministres qui seront en charge des portefeuilles économiques, auront un menu bien garni : l’élaboration, de la loi de finances complémentaire 2020 et la préparation de la LF 2020, outre la poursuite des discussions avec les bailleurs de fonds notamment le FMI.
Un nouveau programme de financement est en cours de négociation avec l’institut de Bretton Woods. La situation dégradante de la finance publique et les besoins pressants de financement de l’économie pour voler au secours des entreprises et des personnes physiques sinistrées et fortement touchées par la crise du Covid, sont autant de variables qui entrent en jeu et qui détermineront le Business plan ou le programme économique et social du prochain gouvernement.
Le Chef du gouvernement Fakhfakh a dit non à l’endettement extérieur. Quel serait alors le programme du gouvernement Mechichi ? Le futur chef du gouvernement a été incisif dans son choix, -Pour le sens pratique, n’anticipons pas- le temps fera ses preuves et l’avenir le dira.