Le Parlement européen a adopté, jeudi après-midi, la résolution sur la situation en Tunisie par 534 voix pour, 45 contre et 106 abstentions.
La résolution souligne que les institutions d’État en Tunisie doivent « retrouver un fonctionnement normal », exhortant les autorités à « relancer un dialogue national inclusif ».
Les députés expriment leur « profonde inquiétude » concernant la « trop grande concentration des pouvoirs dans les mains du Président » et appellent au « respect de l’État de droit » , lit-on dans le communiqué officiel publié par le Parlement européen.
Ils ajoutent que « la Constitution et le cadre législatif doivent être préservés » et que « le pays a besoin d’un Parlement légitime et qui fonctionne bien ». « La stabilité institutionnelle doit être restaurée dès que possible et les droits fondamentaux et les libertés doivent être respectés », déclarent-ils.
Appelant à un « retour à la démocratie » et au « redémarrage de l’activité parlementaire dès que possible », les députés invitent les autorités à annoncer une feuille de route claire.
La résolution appelle aussi les autorités tunisiennes à « éviter l’incertitude juridique créée par les interdictions de déplacement, la surveillance d’État et les assignations à résidence ».
« Les procès civils par des tribunaux militaires posent un grave problème », souligne-t-elle, demandant « la restauration d’une justice indépendante qui aboutirait à la réforme des tribunaux militaires en Tunisie et mettrait un terme aux procès de civils. »
Les députés européens exhortent les autorités à relancer un dialogue national qui doit également inclure la société civile, mettant en exergue son rôle « essentiel » dans l’élaboration et le renforcement de la transition démocratique en Tunisie depuis 2011.
Ils expriment, sur un autre plan, leur « inquiétude » concernant l’ingérence étrangère qui « sape la démocratie tunisienne ».
Par ailleurs, le Parlement européen note que Najla Bouden a été nommée Première ministre le 29 septembre et que dix femmes ont été nommées ministres.
Néanmoins, les députés appellent le Président Kaïs Saïed à soutenir activement « toutes les mesures visant à garantir l’égalité des droits entre les femmes et les hommes dans tous les domaines », y compris dans « les lois qui doivent être réformées, car elles vont à l’encontre des droits de succession des femmes, des droits de garde des enfants, des droits accordés en tant que chef de famille et des droits du travail. »
Soulignant l’impératif de surmonter de toute urgence la crise socio-économique à laquelle fait face le pays, grâce à des réformes et des politiques structurelles, les députés appellent l’UE à poursuivre les programmes qui soutiennent directement les citoyens tunisiens, et à renforcer l’aide « là où c’est nécessaire ».
« Cela devrait inclure un soutien en matière de soins de santé via le système COVAX, afin d’aider le pays à gérer les conséquences graves de la pandémie de COVID-19 », précisent-ils.