Le président du Groupe de la Banque mondiale réaffirme son soutien à la Tunisie durant la période de transition
Le président du Groupe de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, a réaffirmé le soutien appuyé à la Tunisie post-révolution dans sa transition historique vers une période de plus grande stabilité. M. Kim a souligné la nécessité de se focaliser sur la création d’emplois pour la jeunesse défavorisée et de renforcer la croissance économique dans les régions marginalisées.
“L’économie tunisienne a essuyé un certain nombre de revers provoqués par les attentats terroristes. Ses institutions fortes, ses performances économiques passées et sa société civile dynamique confortent cependant notre optimisme quant à la capacité du pays de rebondir” a déclaré M. Kim, actuellement dans sa seconde visite officielle en Tunisie. “La mise en oeuvre des réformes devra être la priorité du gouvernement et nous sommes ici pour appuyer les dirigeants tunisiens à faire face aux défis économiques, tout en veillant à créer des emplois notamment pour la jeunesse”.
L’économie tunisienne a été affectée au cours de ces derniers mois en raison de l’insécurité et d’un ralentissement substantiel dans le secteur du tourisme. En 2015, le PIB par habitant a chuté de 10% en comparaison avec 2014 en raison d’une baisse d’un tiers des arrivées de touristes et des investissements étrangers. En même temps, deux jeunes sur cinq âgés de moins de 30 ans sont au chômage, tandis que moins d’une femme sur quatre participe au marché du travail.
La visite de M. Kim constitue la dernière étape d’une tournée conjointe avec le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, qui a couvert quatre pays en cinq jours et visait à réaffirmer le soutien aux gouvernements et nations du Liban, de l’Iraq et de la Jordanie.
“La Tunisie est largement reconnue à travers le monde comme un exemple d’espoir” a indiqué M. Kim. “Néanmoins, le pays se trouve à un carrefour décisif ; l’accent devra être mis sur le renforcement du contrat social, l’amélioration de la fourniture de services publics, la croissance économique et la justice sociale. La croissance et la création d’emplois requièrent un secteur privé dynamique, d’où l’importance des réformes visant le climat des affaires et le système bancaire. Enfin, investir dans l’élément humain à travers une meilleure qualité de l’éducation et des services de santé est le meilleur moyen pour éradiquer la pauvreté et assurer une croissance partagée” a-t-il ajouté.
La Banque mondiale travaille actuellement à l’élaboration d’une nouvelle stratégie de partenariat avec le gouvernement tunisien qui visera principalement la création d’opportunités pour les jeunes et la promotion du secteur privé, notamment dans les régions du Sud et de l’Ouest tunisien. Le cadre de partenariat s’étendant sur une durée de cinq ans prévoit une enveloppe de prêts à hauteur de 5 milliards de dollars.
Le Groupe de la Banque mondiale s’est également associé aux Nations-Unies et à la Banque Islamique de Développement pour rallier la communauté internationale à la promotion de la paix et de la stabilité en Tunisie et dans la région Moyen-Orient Afrique du Nord (MENA).
La nouvelle Initiative Financière de soutien à la région MENA prévoit de mobiliser des fonds plus substantiels pour répondre aux besoins de reconstruction post-conflit et pour la reprise économique des pays de la région. L’enveloppe mobilisée pour cette nouvelle initiative, combinée à des programmes de soutien en cours, sont estimés à près de 20 milliards de dollars pour les 5 prochaines années.