Le cours du blé a bondi de près de 6% lundi après l’annonce par l’Inde de l’interdiction des exportations, qui attise les craintes d’une aggravation des tensions sur le marché mondial, déjà élevées depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
L’embargo indien, justifié par la vague de chaleur en cours, qui devrait réduire la production nationale et fait déjà monter les cours sur le marché local, signe probablement la fin des espoirs d’exportations records de New Delhi, qui auraient pu compenser la chute attendue de l’offre de blé ukrainien.
Parallèlement, en France comme aux Etats-Unis, plusieurs grandes régions productrices souffrent de la sécheresse, ce qui compromet les prévisions de production.
« La situation se complique sur la scène internationale avec la décision samedi de l’Inde de mettre en place des restrictions à l’exportation », résume le cabinet de conseil spécialisé Agritel.
Le contrat à terme sur le blé le plus traité sur le marché CBOT (Chicago Board of Trade) a gagné en début de journée jusqu’à 70 cents, la plus forte hausse autorisée sur une séance, soit près de 6%, à 12,47 dollars le boisseau, son plus haut niveau depuis le 9 mars. Il prenait encore 4,2% à 11h10 GMT à 12,27 dollars.
Le contrat Euronext septembre, référence pour le marché européen, qui s’était approché la semaine dernière de son record de mars, prenait de son côté 4,0% à 433,25 euros la tonne. Il est monté à 439,75, non loin du record historique de 450 euros inscrit début mars.
La rumeur d’une interdiction des exportations indiennes avait circulé ces derniers jours en raison de la persistance de la vague de chaleur, de nombreux traders et analystes estimant que la récolte de blé en Inde devrait tomber sous 100 millions de tonnes.
Le gouvernement avait déjà réduit sa prévision de récolte à 105 millions de tonnes au début du mois.
De son côté, le ministère de l’Agriculture américain avait annoncé la semaine dernière que les stocks mondiaux devraient tomber sur la période 2022-2023 à leur plus bas niveau depuis six ans.