Le projet de loi de finances (PLF) pour l’année 2025, dévoilé par le ministère des Finances tunisien, prévoit un déficit budgétaire substantiel de l’ordre de 9,8 milliards de dinars. Ce déséquilibre entre les recettes et les dépenses publiques s’explique par un écart significatif entre les charges prévisionnelles, estimées à 59,828 milliards de dinars, et les ressources attendues, qui ne devraient atteindre que 50,028 milliards de dinars.
Structure des Ressources Budgétaires Prévues
L’essentiel des ressources budgétaires pour 2025 proviendra des recettes fiscales, qui devraient représenter environ 90% du total, soit 45,249 milliards de dinars. Les impôts et taxes constituent donc le principal levier de financement pour l’État tunisien. Les recettes non fiscales, telles que les produits de services publics ou les revenus de la propriété, apporteront une contribution plus modeste, de l’ordre de 8,8% du total (4,429 milliards de dinars). Enfin, les dons internationaux, estimés à 0,35 milliard de dinars, ne représenteront qu’une part marginale des ressources.
Le Recours à l’Emprunt pour Combler le Déficit
Face à ce déficit budgétaire, l’État tunisien prévoit de recourir massivement à l’emprunt pour équilibrer ses comptes. Les emprunts internes, destinés à être contractés auprès des investisseurs locaux, devraient représenter un montant de 21,872 milliards de dinars. Parallèlement, l’État compte également solliciter des crédits extérieurs, à hauteur de 6,131 milliards de dinars, auprès d’organismes financiers internationaux ou d’autres États.
Allocation des Emprunts et Gestion de la Dette
Ces emprunts serviront à plusieurs fins. Tout d’abord, ils permettront de financer directement le déficit budgétaire de 9,8 milliards de dinars. Ensuite, une partie des fonds empruntés sera destinée au remboursement du principal de la dette intérieure (9,734 milliards de dinars) et extérieure (8,469 milliards de dinars). Cette opération de refinancement vise à assurer la pérennité de la dette publique et à éviter des difficultés de trésorerie.
Implications et Enjeux du PLF 2025
Ce projet de loi de finances soulève plusieurs questions et enjeux pour l’économie tunisienne. Un déficit budgétaire aussi important pourrait peser sur la stabilité financière du pays et entraîner une hausse de la dette publique. De plus, le recours massif à l’emprunt pourrait augmenter le coût de la dette pour l’État et limiter les marges de manœuvre pour d’autres dépenses publiques.
Il sera donc essentiel de suivre de près l’évolution de la situation économique et budgétaire de la Tunisie dans les mois à venir. Les décisions prises dans le cadre de l’exécution de ce projet de loi de finances auront des conséquences importantes sur les finances publiques et sur le développement économique du pays.