Le tourisme tunisien vit une grande crise due à la Covid-19, mais aussi à des problèmes structurels qui se sont accumulés au fil des ans. Malgré les efforts déployés par le ministère de tutelle pour surmonter les difficultés, la situation est restée figée pour diverses raisons dont la plus importante concerne incontestablement l’endettement des hôteliers qui ne disposent pas de liquidités suffisantes pour payer leurs employés. Certains sont allés jusqu’à alléger leur effectif, question de diminuer la pression sur les finances.
C’est dire que la crise a atteint un niveau crucial qui interpelle tous les acteurs du secteur pour qu’ils réagissent fermement et trouver en urgence des solutions pertinentes à une crise qui a trop duré. A noter que la crise affecte toutes les activités liées au tourisme comme celles qui concernent les agences de voyages, les restaurants touristiques, les centres de loisirs, le transport, les centres de thalassothérapie et, bien sûr, l’artisanat.
En préparation à la nouvelle haute saison touristique, les professionnels ont mis les bouchées doubles pour renverser la vapeur et faire des recettes exceptionnelles. Encore faut-il que la pandémie marque un arrêt. L’exécution du programme des vaccins va rassurer, un tant soit peu, les visiteurs de la Tunisie, mais ce n’est pas suffisant. Il est nécessaire d’améliorer les prestations dans nos hôtels et d’assainir l’environnement dans son ensemble et particulièrement près du littoral pour accueillir nos invités dans de bonnes conditions. C’est une course contre la montre qu’il faut absolument gagner.
A ne pas négliger non plus le tourisme maghrébin qui a un rôle de premier ordre dans l’amélioration des revenus des hôteliers et constitue une alternative au tourisme classique et balnéaire. L’amélioration des prestations passe inévitablement par la formation et le recyclage des ressources humaines dans toutes les activités liées au tourisme. Chaque agent est appelé à jouer son rôle convenablement en répondant correctement à toutes les demandes des touristes. Des services personnalisés sont parfois exigés par les touristes et il faut savoir satisfaire ces demandes. Du travail de fond est également nécessaire au niveau des structures hôtelières qui doivent faire l’objet d’un réaménagement adéquat afin de les rendre plus pratiques et convenables. Le tourisme est un tout et aucun élément ne doit être laissé pour compte, y compris les villes et le milieu rural qui est désormais sollicité pour abriter les touristes dans des unités d’hébergement en pleine nature. De nouvelles catégories de touristes doivent être prises en charge et ont droit à des activités spécifiques comme le tourisme des seniors, le tourisme campagnard, le tourisme sportif et celui de congrès. Le balnéaire ne suffit plus, à lui seul, pour attirer les touristes dont plusieurs marquent un intérêt pour les monuments historiques, les maisons d’hôtes, l’environnement et la culture.
D’où la nécessité de multiplier les efforts des acteurs du secteur, mais aussi de l’administration en vue de préparer un programme d’activité sur toute l’année, destiné aux différentes catégories de touristes. L’après-Covid se prépare maintenant, et il faut mobiliser tous les moyens de travail en vue d’être prêt à accueillir les touristes aussi bien durant la haute saison touristique que durant le reste de l’année.