Un niveau minimum d’autonomie et d’autosuffisance en énergie et en matières de base (céréales, fourrages…) est nécessaire pour se prémunir contre les crises et garantir la sécurité alimentaire et énergétique du pays, a fait valoir, lundi, l’Union Tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA), dans un communiqué publié à l’occasion de la Fête du travail.
L’union patronale a ainsi souligné la nécessité de faire valoir la valeur du travail et les principes de bonne gouvernance et de gestion optimale des ressources afin d’atteindre cette autosuffisance et servir ainsi les objectifs de développement et de souveraineté économique.
Elle a insisté sur l’importance des réformes économiques afin de soutenir le tissu productif, créer de l’emploi, améliorer les services accordés aux citoyens et rétablir les équilibres financiers de l’Etat afin qu’il soit capable de s‘acquitter de son rôle social.
« La réforme économique n’est pas un modèle à importer de l’étranger sans réflexion, ni un guide à suivre sans volonté ou un prototype idéologique prêt à l’emploi (…), C’est plutôt notre capacité à corriger nos erreurs, à arrêter le gaspillage des deniers publics et à faire bon usage des ressources disponibles », a encore indiqué l’UTICA.
Elle a considéré que la réforme doit s’adosser à des approches scientifiques intégrées qui prennent en considération les exigences du moment et interagissent avec l’environnement extérieur, appelant dans ce sens à éviter de perdre plus de temps et de ressources et à arrêter le recours excessif à l’endettement extérieur pour des besoins de consommation au détriment de l’investissement.
La centrale patronale a également mis en garde contre le recours démesuré à l’importation de ce que le pays est capable de cultiver ou fabriquer localement ainsi que contre le laisser-aller et le manque de fermeté face à l’ampleur de l’informel au détriment du secteur organisé et des entreprises structurées.
Il est également indispensable, selon l’UTICA de lever toutes les entraves face à la liberté de travailler et de produire, de soutenir l’initiative privée et faciliter le lancement de projets productifs dans l’espoir de parvenir à un créateur de projets par famille, afin d’alléger le fardeau du chômage, relancer l’activité économique et créer une nouvelle dynamique sociétale.
Le syndicat des patrons estime, par ailleurs que la fête du travail doit être l’occasion de réfléchir sur les tournants manqués par le pays, en relation, notamment avec l’exploitation des ressources naturelles telles que les phosphates, les ressources minières, le pétrole et le gaz, dont une bonne gestion est aujourd’hui capable de renverser la donne et de garantir au pays les revenus dont il a besoin.
A ce titre, l’UTICA a, aussi, évoqué les occasions manqués en termes d’investissements dans les énergies renouvelables et de développement des filières agricoles et de transformation dont certaines notamment celles laitière, céréalière et de viandes ne cessent de régresser au fil des années passant d’un état d’autosuffisance et d’excédent de production à une situation de déficit.
Elle a estimé qu’il serait difficile pour le pays de surmonter une telle crise, s’il reste sous l’emprise des intérêts étroits, des erreurs de calcul et des accords commerciaux défavorables à la Tunisie, considérant qu’il faudrait parier sur les ressources humaines nationales pour réaliser un développement global, juste et durable.
Consolider la paix sociale, renforcer les relations professionnelles dans le sens de promouvoir à la fois l’entreprise et l’emploi, développer les approches éducatives et de formation professionnelle, rapprocher la recherche scientifique de son environnement économique et renforcer le partenariat public privé dans les domaines éducatifs et technologiques seraient également, selon l’UTICA, des pistes à emprunter pour favoriser la sortie de crise.