Demain, 9 mai, est un jour de joie pour les Européens. Nous célébrons un projet de paix et d’unité ; nous célébrons l’Europe et aussi notre amitié avec la Tunisie. L’Union européenne est le fruit de la volonté collective de bâtir un futur prospère pour nos 450 million de citoyens dans 27 pays membres. Le 9 mai, nous commémorons l’historique déclaration de Robert Schuman de 1950.
Son discours, prononcé au milieu des ruines de la Seconde Guerre mondiale, fut une vision de la coopération entre les nations européennes qui a défini les bases de l’Union européenne telle que nous la connaissons. Après plus de 70 ans, ces valeurs restent plus d’actualité que jamais et nous les partageons avec nos partenaires. Comme l’a souligné le Président du Conseil Européen Charles Michel lors de sa récente visite à Tunis, cette volonté commune de construire un espace de paix et de prospérité est aussi au cœur de nos relations avec la Tunisie.
La promotion de cette vision est plus que jamais nécessaire vu la crise sanitaire, les risques liés aux changements climatiques, et les tensions accrues dans un monde de plus en plus polarisé.
Le Covid-19 ne connaît pas de frontières, ainsi doit être notre solidarité. Seule une réponse collective et globale est une réponse efficace à cette pandémie. C’est dans ce cadre que, malgré les difficultés que nous traversons, l’Union européenne est et restera aux côtés de ses voisins et partenaires. Dans un effort de #TeamEuropequi rassemble les efforts considérables des États membres de l’Union européenne, nous avons tout mis en œuvre pour que les pays de notre voisinage et les pays moins favorisés puissent bénéficier de l’initiative Covax.
Malgré son ampleur, cette pandémie est aussi une opportunité, qui peut nous permettre de consolider davantage nos liens et de moderniser nos économies sur de nouvelles bases. En travaillant ensemble, l’Union européenne et ses partenaires de la rive sud peuvent transformer les défis climatiques et environnementaux, ainsi que la transition numérique en perspectives majeures de développement durable contribuant ainsi à une transition verte juste et inclusive.
L’Union européenne tirera parti de tous les instruments dont elle dispose, et coopérera avec les institutions financières pour atteindre cet objectif, en accordant une attention particulière à la dimension humaine, á la création d’emploi et aux possibilités offertes aux jeunes. Oui, la Tunisie est un partenaire privilégié pour l’Union européenne. Ceci n’est pas une expression ou un slogan diplomatique ; il reflète la réalité d’une relation robuste entre deux partenaires qui partagent non seulement deux rives mais une histoire et des valeurs, et sont engagés vers un futur commun.
Il y a dix ans, les citoyens tunisiens se sont mobilisés pour réclamer la dignité, la liberté et l’emploi. La situation socioéconomique que le pays traverse actuellement montre que ces
revendications restent encore à achever. Les difficultés à adopter et à mettre en œuvre les réformes nécessaires sont considérables, mais considérables sont aussi les avantages à en tirer. Pendant mes six premiers mois en Tunisie, j’ai pu observer les efforts entamés par les responsables tunisiens pour sortir de la crise et pour l’instauration d’un climat social et économique favorable. Je partage leur constat que ceci ne peut se faire qu’à travers le bon fonctionnement des institutions de l’Etat, une bonne gouvernance, une administration publique moderne, efficace et transparente, et une lutte renforcée contre la corruption. La transition digitale et une économie verte présentent des leviers supplémentaires importants. Nous sommes et resterons à côté de la Tunisie dans la mise en œuvre de ces efforts de réforme.
L’UE et la Tunisie sont confrontées à des défis et bouleversements sans précédent et notre jeunesse est au cœur de cette tempête. Face à un avenir incertain, les jeunes tunisiens sont parfois poussés à recourir à des actes souvent risqués en quête d’un bien-être rêvé. Offrir un futur à cette jeunesse est une responsabilité partagée. Leur mobilité régulière est une contribution essentielle à la compréhension de nos peuples. Lors de mes rencontres avec des jeunes Tunisiens, j’ai pu constater l’importance de l’appui à la jeunesse comme clé de voûte de notre coopération, notamment en leur offrant des possibilités de formation adaptées aux besoins du marché de l’emploi et en renforçant leur implication dans les affaires publiques, notamment à travers des organisations de la société civile. Dans ce cadre, la Tunisie bénéficie d’un accès privilégié aux programmes européens comme le programme d’échange Erasmus+, et des programmes de soutien à la recherche, l’innovation et la culture, comme Horizon Europe et Europe Créative. Par ailleurs, avec près de 3.000 investisseurs et 300.000 emplois directes créés, les entreprises européennes en Tunisie demeurent un acteur économique essentiel et jouent un rôle fondamental dans la résolution du problème majeur de la jeunesse tunisienne : le chômage. La Tunisie a été le phare du changement dans la région il y a 10 ans. Le succès de notre partenariat passe par la consolidation de ces acquis.
Nous avons prévu plein d’activités et d’événements culturels pour ce « Mois de l’Europe 2021 » comme des concours, le Festival du film européen, les concerts des Nuits de l’Europe, ainsi que le lancement de la deuxième édition du prix Lina Ben Mhenni pour la liberté d’expression. Je vous invite à les suivre sur notre site internet et nos réseaux sociaux(@UEenTunisie). Fêtons, aujourd’hui, la mer et le futur que nous partageons.
M.C.
* Ambassadeur de l’Union européenne en Tunisie