Le nouveau code des changes permettra de libérer « progressivement » et « totalement » le dinar tunisien, a déclaré le gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie, Marouane Abassi, lors d’une conférence de presse tenue, mardi, au siège de la BCT.
Toutefois, la nouvelle réglementation n’offrira pas la possibilité à tous les Tunisiens de détenir des comptes bancaires en devises, a précisé le gouverneur, lors de cette conférence organisée suite aux mesures adoptées par le Conseil d’Administration de la BCT réuni le 30 décembre dernier à Tunis.
Abassi a par ailleurs, fait savoir, que l’élaboration de ce code est achevée et le draft à transmis à la présidence du gouvernement pour avis.
Selon le document budgétaire du gouvernement de 2023, la nouvelle réglementation des changes devrait entrer en vigueur cette année en vue de contribuer à améliorer le climat des affaires et encourager l’initiative privée.
Elle permettra notamment de faciliter les démarches relatives à l’ouverture de comptes bancaires en devises pour les investisseurs et d’intégrer le secteur informel aux circuit de financement légal.
Par ailleurs, le gouverneur de la BCT est revenu sur la situation économique « difficile » de la Tunisie, déplorant une hausse des déficits jumeaux dans la mesure où la Tunisie doit faire aux à la fois, aux déficit budgétaire et déficit commercial.
Il a ajouté que le taux de croissance prévu en 2023, en l’occurrence 1,8% demeure « faible » et ne permettra pas de résoudre les problèmes d’autant que où le pays fait face à un recul de l’investissement et de la production dans des secteurs stratégiques comme le phosphate.
Le secteur agricole qui représente à lui seul 8% du PIB souffre aussi de difficultés, en raison des changements climatiques et du déficit pluviométrique.
Evoquant la situation des finances publiques, le gouverneur de la BCT a indiqué que le déficit budgétaire sera de l’ordre de 7,5% en 2022, tandis que le déficit courant atteindra 8,7%.
« En l’absence d’un accord avec le Fonds Monétaire International, la situation sera très difficile pour le pays », a prévenu Abassi, ajoutant que cet accord permettra à la Tunisie de recourir à des financements extérieurs.