La Tunisie est actuellement dans une situation très critique qui nécessite en premier lieu, l’adoption de réformes urgentes et le recours aux prêts du Fonds Monétaire International (FMI), a indiqué, vendredi, l’expert en économie et marché financier, Moez Hadidane.
Dans une déclaration à l’agence TAP, après l’annonce de l’agence de notation « Fitch Ratings » de sa décision de réviser à la baisse la note souveraine de la Tunisie « B -» à « CCC»- , Hadidane a souligné que cette baisse prouve que la Tunisie est entrée dans le cercle des pays en état de cessation de paiement de leurs dettes, sauf en cas d’amélioration de la conjoncture économique et du climat d’affaires.
« Actuellement, il n’y a aucune perspective d’amélioration de la conjoncture économique, malgré la bonne performance de certains secteurs; à l’instar du gaz et du pétrole », a affirmé Hadidane, précisant que la nouvelle notation de la Tunisie (CCC) qui indique un risque très important de non remboursement, vient juste avant la note D qui traduit une situation de faillite.
Il a évoqué que les réserves en devises en Tunisie ont diminué, au cours de la dernière période, ce qui a affaibli la capacité du pays à couvrir les importations, laquelle (capacité) a atteint 128 jours, sous l’effet de l’ampleur des dépenses, notamment le remboursement des dettes extérieurs et la hausse des achats de céréales et du pétrole, à cause de la crise russo-ukrainienne
Hadidane a, également, rappelé que l’agence américaine de notation « Fitch Rating » a abaissé la note de la Tunisie fin juillet 2021 de « B+ » à « B- », avec des perspectives négatives.
En réponse à la question ayant trait à la marge de manœuvre qui reste à la Tunisie pour mobiliser des financements extérieurs, Hadidane a estimé que l’abaissement de la notation ne permet nullement d’obtenir des financements auprès de n’importe quel pays. La Tunisie n’a qu’un seul choix, c’est de recourir aux prêts de l’FMI, dont le role est d’aider les pays qui font face à des difficultés.
Et d’ajouter que la Tunisie est contrainte aujourd’hui plus que jamais, d’engager des réformes nécessaires, à travers les institutions financières internationales, loin des tiraillements et des conflits d’intérêts.