Selon le baromètre réalisé annuellement par notre entreprise YE, on remarque une régression des attentes des investisseurs en Tunisie en raison de la situation économique actuelle. La restauration de cette confiance est une mission à la fois facile et ardue. Facile au niveau de sa mise en œuvre, et ardue puisqu’elle exige des décisions et des mesures tranchantes et draconiennes.
L’étude de l’entreprise YE a montré qu’un ensemble de chefs d’entreprise ont poursuivi le développement de leurs entreprises en dépit des difficultés de la situation économique à l’échelle nationale et mondiale. Il existe plusieurs opportunités à saisir par les entreprises, et ce, à travers le changement des habitudes du consommateur. Les chefs d’entreprise sont en train de revoir les politiques de leurs entreprises afin qu’elles soient adaptées aux contraintes actuelles.
Parmi les réformes à entreprendre par le gouvernement, il y a notamment le rééquilibrage financier pour amortir le déficit budgétaire, la limitation du recours à l’endettement et la diminution du taux d’inflation. La relance économique ne peut aboutir, à mon sens, qu’à travers l’investissement et l’exportation. Je rappelle que le taux d’investissement par rapport au PIB en Tunisie ne dépasse pas les 16% en 2020 contre 24% en 2010. Ce taux doit atteindre au moins 30 %. J’appelle également à la consolidation de l’investissement privé et public, à travers le renforcement du partenariat privé-public, d’autant plus qu’il existe une loi promulguée à cet effet depuis 2015. Une loi, restée lettre morte, vu l’absence d’une volonté politique et l’existence de beaucoup d’obstacles.
Malgré la réalisation de nombreuses études et projets, un seul projet a vu le jour dans ce cadre, à savoir l’aéroport d’Enfidha. Le PPP est la meilleure issue qui permet au secteur public d’investir. L’investissement et l’exportation sont les solutions pour redynamiser l’économie nationale, et les opportunités existent sur les marchés algérien, libyen et européen ».