La croissance de l’économie mondiale n’accélérera que modérément en 2024, car l’impact de la hausse des taux des banques centrales se fera pleinement ressentir, atténuant les conséquences positives d’une inflation plus basse, a déclaré l’OCDE mercredi, tout en relevant légèrement ses perspectives pour 2023.
L’économie mondiale devrait croître cette année de 2,7%, estime l’Organisation de coopération et de développement économiques dans ses perspectives économiques, alors qu’elle tablait sur un taux de 2,6% lors de son rapport intermédiaire de mars dernier.
Bien que stimulée par la levée des restrictions sanitaires en Chine, cette croissance sera la plus faible depuis la crise financière de 2008-2009, si l’on excepte l’année 2020 marquée par la pandémie de COVID-19.
L’activité ne s’accélérera que légèrement en 2024, à un taux de 2,9% (sans changement par rapport à la prévision de mars), alors que le relèvement des taux d’intérêt par les banques centrales au cours de l’année écoulée pèse de plus en plus sur l’investissement privé, à commencer par le marché immobilier.
L’OCDE prévoit que l’inflation au sein des pays du G20 tombera de 7,8% l’an dernier à 6,1% cette année et 4,7% l’an prochain, ce qui reste bien au-delà de l’objectif que se fixent nombre de banques centrales.
Le principal taux d’intérêt de la Réserve fédérale américaine devrait bientôt connaître un pic à 5,25-5,5%, prédit l’OCDE qui s’attend à de « modestes » réductions des taux de la Fed au second semestre 2024.
Dans la zone euro, l’OCDE pense que la Banque centrale européenne continuera de relever ses taux face à une inflation obstinément élevée, avec un pic prévu au troisième trimestre de cette année. L’organisation prévoit que la BCE maintiendra ensuite son principal taux directeur à 4,25% jusqu’à la fin 2024.
La Banque du Japon devrait poursuivre sa politique monétaire accommodante, sans hausse de taux jusqu’à la fin de l’année prochaine.
L’OCDE prévoit que l’économie américaine connaîtra cette année une croissance de 1,6% avant de ralentir à 1% en 2024, avec un impact particulièrement sévère du resserrement monétaire.
L’économie chinoise, relancée par la fin de la politique « zéro-COVID » l’hiver dernier, devrait croître cette année de 5,4% avant de ralentir légèrement l’an prochain à 5,1%. L’OCDE a relevé ses prévisions, puisqu’elle prévoyait auparavant 5,3% et 4,9% respectivement.
Après le choc de la hausse des prix de l’énergie cet hiver, la croissance de la zone euro devrait accélérer de 0,9% cette année à 1,5% en 2024, grâce au poids moindre de l’inflation sur le niveau de vie. En mars, l’OCDE tablait sur 0,8% de croissance en 2023 et 1,4% en 2024 pour la région.
Pour la France, l’OCDE a relevé sa prévision de croissance de 0,7% à 0,8% pour 2023, et parie toujours sur un taux de 1,3% en 2024.