La Fédération Tunisienne de l’Hôtellerie (FTH) a organisé, hier, une conférence de presse afin de présenter les résultats de l’étude d’impact de la COVID-19 sur le secteur hôtelier et les projections pour l’année 2021.
Le secteur du tourisme est le secteur le plus impacté au niveau national et international. L’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) a annoncé en septembre que le retour à la normale de l’activité touristique ne se fera pas avant 2023 au mieux, et l’Association Internationale du Transport Aérien (IATA) ne prévoit pas de reprise du trafic aérien habituel avant 2024
Depuis la propagation de la pandémie, le tourisme vit une crise aiguë qui a touché de plein fouet tous les établissements touristiques et des services connexes. En effet, les hôteliers ont subi des pertes suite à la fermeture des frontières terrestres, aériennes et maritimes, et ce, au cours de la première vague de la pandémie. Même après la levée des restrictions, la situation n’a connu presque aucun changement. La saison 2020 a été l’une des plus mauvaises au niveau des entrées et des nuitées.
6 familles sur 10 dont le chef de famille travaille dans l’hôtellerie plongeront dans la pauvreté
Dans ce contexte, la Fédération Tunisienne de l’Hôtellerie a commandé une étude à une équipe d’experts économistes, encadrée par M. Abdel Rahmen El Lahga, professeur d’économie à l’Université de Tunis. Cette étude a confirmé et révélé que le secteur de l’hôtellerie est le plus impacté en termes de pertes d’emplois, avec une perte de 27 000 emplois permanents prévue d’ici fin 2020. Il y aura un glissement d’une partie importante de la population employée vers la pauvreté : 6 familles sur 10 dont le chef de famille travaille dans l’hôtellerie entreront dans la pauvreté et alors qu’avant la pandémie, 1% d’entre elles étaient dans l’extrême pauvreté, cette proportion passera à 40% après la pandémie.
Les dettes des hôtels s’élèvent à 5 milliards de dinars
Khaled Fakhfakh, Trésorier de la FTH, a fait savoir que le Gouvernement Mechichi a bien réagi avec les revendications du secteur touristique. Et de préciser : « Les mesures qui ont été prises par le Gouvernement Mechichi afin de venir en aide au secteur touristique et aux services connexes, sont venues au moment opportun. Aujourd’hui, il faut accélérer la mise en place de ces mesures. Il faut passer à l’action. Le Gouvernement Mechichi fait de son mieux, en coordination avec le comité des finances et même avec la BCT, pour accélérer et faciliter la mise en œuvre des mesures. Nous avons eu une bonne entente avec le Gouvernement actuel.
Les dettes des hôtels s’élèvent à 5 milliards de dinars. Le Livre Blanc était la solution qui a fait l’unanimité de toutes les parties prenantes pour résoudre le problème persistant de l’endettement hôtelier. Mais, aucun gouvernement n’a pris l’initiative quant à la résolution du problème ».
Une décroissance de plus de 80% de l’activité à fin octobre 2020 par rapport à 2019
La FTH apprécie à leur juste valeur les mesures gouvernementales à court terme annoncées le lundi 16 Novembre et destinées à préserver les emplois et la pérennité des entreprises. Elle appelle à une promulgation rapide des textes d’application et à la mise en place de procédures simplifiées, vue la nécessité urgente et la gravité de la crise du secteur. Les dernières statistiques de l’ONTT annoncent une décroissance de plus de 80% de l’activité à fin octobre, par rapport à 2019.
La fédération réitère la nécessité de mesures gouvernementales à moyen et long termes pour traiter les problèmes structurels du secteur, et en particulier ceux de l’accessibilité, de l’environnement et de la restructuration financière des entreprises.
Il est à souligner que le secteur du Tourisme représente 14% du PIB tunisien. Il génère environ 400 mille postes d’emploi directs et indirectes. En termes d’entrée en devises, le secteur touristique depuis le début de son existence en Tunisie, a engendré jusqu’ à présent environ 80 milliards de dinars de devises.