La loi de finances complémentaire pour l’année 2020 a été finalement approuvé et la BCT a été autorisé en vertu de l’article 5 de ladite loi de financer à titre exceptionnel une partie du déficit budgétaire dans la limite de 2810 millions de dinars mettant ainsi fin au vrai-faux duel entre le gouvernement et le Gouverneur de la BCT. Et c’est parti pour le débat autour de la LF 2021. Un projet de loi jugé par la majorité des députés dont notamment ceux de l’opposition en discordance avec le discours tenu samedi par le Chef du gouvernement au démarrage des travaux de la plénière consacrée à la discussion du PLF 2021.
Hichem Mechichi a affirmé que le PLF 2021 est celui de la responsabilité, de l’audace et de la vérité. Il a affirmé que son gouvernement n’a pas et ne se pliera guère devant le chantage et l’intimidation. Des propos qui ont été fortement attaqué par les députés du Courant Démocratique. Mohamed Ammar, président du bloc démocratique considère que l’article 4 de la LFC 2020 qui porte sur la création d’une commission chargée du suivi des dossiers fiscaux est une disposition qui met en porte-à faux l’objectif de la lutte contre l’évasion fiscale. « L’objectif de cette disposition est de récupérer 300 milliards de dinars. Du fait, l’Etat renoncera tacitement à 3000 milliards en faveur des fraudeurs. Et au lieu de récupérer l’argent volé, le gouvernement se heurte à l’emprunt extérieur à des taux intérêts élevés et à l’emprunt intérieur auprès de la BCT »
En effet, La BCT va injecter à la trésorerie générale de l’État une somme de 2,810 milliards de dinars sans intérêts. Le montant sera comptabilisé dans le compte courant du trésor le 14 décembre 2020. Un accord sera conclu entre le ministère des Finances et la BCT pour fixer les modalités du crédit remboursable sur cinq ans avec une période de grâce d’un an.
Mohamed Ammar a à juste titre appelé le Président de la République à ne pas approuver les dispositions de la LFC 2020 pour non constitutionnalité des articles 4 et 5 de cette loi.
Pour ce qui est du projet de la LF 2021, le gouvernement table sur une croissance de 4% et repose ses estimations sur un prix du baril de 45 dollars. Des hypothèses qui prêtent à équivoque estiment certains experts et députés. Les réformes annoncées laissent à désirer notamment en ce qui concerne la réforme du système de compensation, la restructuration des entreprises publiques et la lutte contre la corruption et le commerce parallèle. Certains parlent d’un projet de faillite au vu de l’ampleur de l’endettement public.
D’ici l’approbation de la loi de finances, des rectifications doivent être apportées à ce projet. Entre temps, les députés poursuivent l’examen des budgets par ministère et ce après avoir examiné et discuté dimanche le budget des trois présidences (parlement, présidence et gouvernement). Un débat houleux qui mettait à nu le clivage politique et les chicanes politiques stériles qui ne font qu’enfoncer l’économie nationale dans le rouge.