l’année 2016 s’annonce bonne pour les valeurs bancaires selon mac s.a qui préconise toujours une politique de sélection
L’intermédiaire en Bourse MAC S.A publie un état des lieux du secteur bancaire et des performances des banques cotées au cours de l’année 2015, marquée par la décélération de la croissance des concours à l’économie comparé à l’année (6,2% contre 9,2% en 2014), et ce en rapport avec le rythme décéléré de l’évolution des crédits à court et long termes.
Dans le même sillage, l’encours des dépôts bancaires a enregistré, en 2015, un ralentissement de son rythme d’évolution en comparaison avec l’année précédente (4,2% contre 8,7%), sous l’effet de la hausse modérée des comptes à terme et la baisse sensible des certificats de dépôts, note MAC S.A.
BIAT reste indétrônable et préserve sa position de leader avec une part de marché de 17,2% suite à une croissance de près de 7,7%, soit un effort de collecte de 578 mDT le niveau le plus élevé du secteur. (soit près de 40% de l’effort de collecte au niveau du secteur).
L’évolution plus rapide des concours à l’économie par rapport aux dépôts a engendré inévitablement un creusement du déficit de la liquidité bancaire au cours de l’année 2015, par rapport à l’année précédente- avec des périodes d’amélioration relative. Ce qui a porté les opérations de politique monétaire à 5 144 mDT en moyenne, en hausse de 114 mDT par rapport à 2014.
En 2015, les encours de crédits ont enregistré une hausse de 4,8% à 47 724 mDT, une croissance molle qui témoigne d’un climat d’investissement encore fragile. Avec une croissance de 2,2%, la BNA confirme sa position de leader pour les crédits, soit une part de marché de 14,8%. Un montant additionnel important (531 mDT) qui vient s’ajouter à un portefeuille dont la qualité est altérée (un taux de CDL de 18,15% et un taux de couverture de 58,47%, en 2014). Contrairement aux deux autres banques publiques, la BNA n’a pas encore fait l’objet d’un plan de restructuration même si le montant a été estimé à 270 mDT. Le nouveau management de la BNA devrait dévoiler sa nouvelle stratégie commerciale mais surtout sa nouvelle stratégie de gestion du risque, un des points faibles de la banque.
Alors que l’évolution de l’activité intermédiation a été timide, les banques se sont orientées vers l’activité placement. D’ailleurs, les portefeuilles titres d’investissement et commercial a progressé substantiellement en 2015 de 19,5% à 9590 mDT. Presque toutes les banques ont renforcé leur portefeuilles mais ce sont surtout l’UBCI et la STB qui ont intensifié le plus leurs portefeuilles avec 61,3% e 59,4% respectivement. Historiquement l’ATB présentait le portefeuille titre le plus important du secteur, mais en 2015 avec une légère décélération de 2,3% elle cède sa première place désormais à Amen Bank qui détient un portefeuille estimé à 1480,3 mDT en progression de 15,7% par rapport à 2014.
Par ailleurs, MAC S.A note une meilleure efficacité opérationnelle, les banques ont pu contenir leurs charges opératoires qui n’ont augmenté que de 5% en 2015. Ainsi, le coefficient d’exploitation moyen des banques a été en amélioration de 70 pb passant de 47,3% en 2014 à 45,6% en 2015. La BT et l’AB affichent toujours les meilleures productivités du secteur avec des coefficients d’exploitation respectifs de 30,5% et 34,3%. Avec une progression du PNB de 6,5% et une évolution moins rapide des charges opératoires, le Résultat Brut d’Exploitation du secteur affiche une croissance de 7,3% par rapport à 2014. A l’exception de la BNA et l’UBCI, toutes les banques ont dégagé des RBE en hausse par rapport à 2014 et quatre banques se détachent du lot en affichant des croissances importantes à savoir ATB (+29,8%), BTE (+15,4%), BH(+14,4%) et UIB (+13,4%).
Pour conclure, MAC S.A estime que comme en 2015, l’année 2016 s’annonce bonne pour les valeurs bancaires où la majorité affiche la couleur verte. Après son assainissement intense opéré en 2013, le renforcement de l’arsenal réglementaire, la recapitalisation des deux banques publiques et aussi de l’UIB, le secteur semble mieux se comporter malgré un contexte économique fébrile, un climat d’investissement encore sombre et une liquidité serrée poussant à une concurrence rude entre les banques.