Face à cette situation qui risque de s’aggraver, les hôteliers demandent un report de leurs échéances fiscales et sociales sur trois ou six mois, l’autorisation de découverts bancaires sans pénalités, et l’obtention rapide de prêts relais. Ceci afin de pouvoir compenser leur manque de trésorerie et s’acquitter des dépenses urgentes, notamment les salaires de leur personnel. Les banques sont réticentes pour financer le secteur. Elles posent ses conditions. La somme de 150 mille dinars ne peut pas satisfaire les besoins des unités hôtelières. La manière dont le secteur est géré, n’a pas changé d’un iota et ce, depuis plus de trente ans. : «En Tunisie avoue Habib Bouslama , notre problème ce ne sont pas les concepts mais la mise en œuvre. Dans cet esprit, il faut en finir avec les procédures et les tracasseries administratives. En 4 ans, rien n’a bougé ! L’administration ne suit pas. La machine est grincée faute de compétences capables de donner un nouveau souffle au tourisme tunisien. Pourtant nos tiroirs sont remplis d’études et de stratégies. Il faut bien commencer un jour. Le temps est à l’action. Mais on ne fait rien pour faire avancer les choses avec les mêmes personnes. En tant que tunisien, j’étais samedi dernier bouleversé de voir les passagers de Tunisair privés de leur repas lors du vol inaugural Paris-Tunis. Le tourisme, c’est un tout. C’est un package. L’aérien doit suivre si on veut donner une bonne image du pays. Nous devons changer la manière de manager ce secteur. Le changement s’impose.J’ai peur pour l’avenir du secteur qui est devenu une destination de dernière minute, au vu de la baisse des réservations de plus 60%. Nous attendons un signal fort du gouvernement. Ce signal devra être traduit par des mesures urgentes si on veut sauver ce secteur clé de l’économie. Pour cela, il est vital que la vision prônée par le ministère du tourisme change. Il faudrait des innovateurs du secteur et là je me demande si, avec les 4 millions de touristes européens que nous recevons annuellement, nous avons vraiment besoin, d’un Office du tourisme qui compte quelque 1.300 personnes qui ne servent pas à faire avancer les dossiers! La nouvelle ministre fait de son mieux mais elle doit être entourée de vrais décideurs, performants et visionneurs qui savant naviguer la baraque et remettre à niveau le secteur. Les professionnels ont attendu beaucoup et demandent au gouvernement d’afficher une volonté politique véritable et sincère de considérer le tourisme comme un secteur prioritaire, de lui accorder la place qu’il mérite et qui lui revient, et surtout de prendre les mesures adéquates à sa relance en cette période morose »
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