L’unité de recherche et d’analyse du cabinet de conseil PROCONSULT Tunisia, qui est composé d’éminents experts, ingénieurs et anciens ministres vient de publier son rapport du mois d’avril 2020 sur les perspectives de la Tunisie après le Covid. Le rapport met le point sur la situation de la Tunisie au mois d’Avril 2020 et tente d’anticiper les évolutions possibles. Il est évident que tout effort de prospection dans des circonstances pareilles consiste à traiter plusieurs facteurs interdépendants non maîtrisables mais aussi imprévisibles en termes de perspectives et d’impact. Certes une défaillance de solidarité dans le management international de cette crise, a été constatée, néanmoins il n’y aurait pas de voies de sauvetage de l’humanité sans coopération globale et multidimensionnelle.
S’agissant de l’après-crise, PROCONSULT Tunisia estime que le contexte mondial et régional mettra plus de pression sur la Tunisie qu’auparavant, en raison de la préoccupation des pays européens de traiter leurs situations ce qui les amènerait probablement à recourir à des politiques protectionnistes, du tarissement des opportunités d’investissement en Libye, compte tenu de la poursuite probable du niveau bas des prix du pétrole et de la probabilité que l’Algérie affrontera une période difficile liée aux retombées de l’effondrement des prix du pétrole sur sa situation économique.
En l’absence du recours à des solutions non conventionnelles pour gérer la pression sur le budget de l’Etat et compte tenu des dommages ayant secoués les secteurs mobilisateurs de devises, la pression s’étendrait sans nul doute à la balance des paiements, pour peser sur les réserves en devises et le cours du dinars par rapport aux principaux devises sur le marché des changes surtout si l’on sait que les échéances de la dette extérieure pour l’année 2020 représentent l’équivalent 40% de ces réserves.
Il est aussi attendu avec l’assèchement de liquidité sur le marché bancaire, alimenté entre autres par le report des échéances, que le refinancement des banques atteindrait un niveau spectaculaire, soit environ le double du niveau actuel pour frôler 20 milliards de dinars avec les pressions inflationnistes qu’il peut nourrir venant amplifier la situation du déséquilibre entre l’offre et la demande des produits déjà sous tensions en rapport avec la déstabilisation de l’appareil productif et la non maitrise des circuits de distribution.