Le ministère du Commerce importera 60 t de viande bovine pour assurer la régulation du marché pendant le mois de Ramadan, une période au cours de laquelle on enregistre une augmentation de la demande en produits alimentaires, dont les viandes, a fait savoir le ministre du Commerce, Mohamed Msilini, ajoutant que son département se contentera de la production nationale en viande ovine pour couvrir la demande intérieure.
Dans une déclaration à l’Agence TAP, le ministre a mis l’accent sur la disponibilité de stocks stratégiques en produits agricoles, tels que les viandes blanches, l’huile végétale et le sucre qui peuvent couvrir 6 mois, d’autant plus que cette période coïncide avec le pic de production. Les quantités actuelles de céréales couvriront les besoins du pays jusqu’à la fi n du mois d’août 2020 (saison de moisson), a-t-il encore précisé. Et de rappeler que les prix des légumes et des produits agroalimentaires ont enregistré un repli, suite à la reprise du travail des marchés de gros. Selon les données de l’Observatoire national de l’agriculture (Onagri) publiées, le 7 avril courant, une baisse des prix de la plupart des variétés de légumes et de certaines espèces de poissons a été enregistrée au mois de mars dernier. La même source a révélé une augmentation de l’approvisionnement de la plupart des légumes, ce qui a entraîné une baisse des prix, contre une baisse de l’offre en fruits, causant ainsi une augmentation de leurs prix.
Ces déclarations officielles (baisse des prix) interviennent parallèlement aux plaintes des citoyens concernant la hausse des prix de ces produits et la rupture de stock enregistrée pour la farine et la semoule, depuis le début de la propagation du Covid-19 et l’annonce par le gouvernement d’un confinement général ( 22 mars 2020).
La frénésie d’achat des produits alimentaires (pâtes, lait et œufs), après l’annonce du premier cas confi rmé du Covid-19 en Tunisie, a conduit à des situations de monopole et a causé une hausse des prix, a prévenu l’Organisation tunisienne de défense du consommateur (ODC), appelant les citoyens à rationaliser leurs achats.
Il convient de noter que l’Instance nationale de lutte contre la corruption (Inlucc) reçoit, environ 200 plaintes quotidiennement. Ces réclamations concernent le monopole, la spéculation, la manipulation des prix, l’abus de pouvoir et la vente conditionnée, notamment en ce qui concerne la semoule.
Le ministre a fait savoir dans ce sens que les structures concernées sont en train de vérifier les réclamations, ajoutant que certaines plaintes sont fausses. Au sujet de la rupture de l’approvisionnement en semoule, il a précisé que son département a choisi d’augmenter la production sans compter les quantités destinées à produire les pâtes ou le couscous. La production a atteint 1.600 t/jour, contre 1.200 t/jour, auparavant, a-t-il encore indiqué.
Il a fait savoir dans ce cadre que près de 150 t de semoule emballée sont écoulées, quotidiennement, à l’Ariana et 150 t à Tunis, afi n de répondre à la demande. Le ministre a dans le même cadre rappelé que la demande de semoule a enregistré une augmentation notable passant d’un million de quintaux de blé dur par mois (semoule, pâtes coucous…), à un million 260 mille quintaux, soit une augmentation de 26%.
La farine destinée à la fabrication du pain est disponible sur le marché et les boulangeries travaillent normalement, a indiqué le ministre, mettant l’accent sur la rationalisation de la distribution de la farine supérieure (vendue au kilogramme). Msilini a souligné, par ailleurs, que les produits de consommation, notamment ceux subventionnés, sont disponibles sur le marché, appelant à éviter la frénésie d’achat.