Les salaires des employés du secteur public et de la fonction publique ne sont pas menacés pour le reste de l’année en dépit de la détérioration des indicateurs financiers du pays, a déclaré l’universitaire, Ridha Chkondali
Dans une déclaration à l’Agence TAP, il a ajouté que le non payement des salaires des employés n’a pas de sens car les salaires sont payés en monnaie locale d’où la possibilité de recourir aux ressources propres de l’Etat, soit à partir de ressources fiscales ou non fiscales, ou moyennant un empruntant auprès de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) ou auprès des banques tunisiennes.
A noter, avec la difficulté de mobilisation des ressources propres et le débat entre la présidence du gouvernement et la BCT concernant le financement direct à court terme, certains évoquent la possibilité de l’incapacité de l’État à payer les salaires durant les mois restants de l’exercice en cours, ce qui signifie que l’Etat est devenu impuissant et est au bord de la faillite.
La faillite signifie, rappelle chkondali, le non-paiement par l’Etat des dettes extérieures en devises.
Il a fait savoir que jusqu’au, le 6 novembre 2020, avec la baisse de l’activité économique et l’arrêt de l’activité de plusieurs entreprises économiques, la demande en devises a enregistré une baisse notable, ce qui explique la hausse des réserves en devises à 21,3 milliards de dinars, soit 147 jours d’importation et écarte la possibilité d’une faillite.
Il a ajouté que dans les cas les plus extrêmes, si ces sources traditionnelles sont insuffisantes, le recours à des emprunts directs auprès de la BCT est possible.
A rappeler que l’ancien ministre des Finances Nizar Yaïche dans le gouvernement d’Elyes Fakhfakh, avait déclaré, le 28 août 2020, que les salaires des fonctionnaires, pour les mois de septembre et octobre 2020, sont disponibles et des visions existent pour assurer le financement du budget de l’Etat pour la prochaine période. « Selon les résultats de l’exécution du budget de l’Etat jusqu’au mois d’août 2020, l’Etat a pu mobiliser 16,7 milliards de dinars en ressources fiscales et 2 milliards de dinars en ressources non fiscales, soit une baisse de 2,2 milliards de dinars par rapport à ce qui a été mobilisé sur la même période de l’année écoulée », a encore souligné Chkondali.
Et d’ajouter que contre cette régression des ressources propres, la Tunisie a réussi, jusqu’en août 2020, à mobiliser des ressources d’emprunt internes de 4,4 milliards de dinars, soit une augmentation de 2,1 milliards de dinars et des ressources de trésorerie de 1,7 milliard de dinars, soit une hausse de 2,1 milliards de dinars ( 1,4 milliard de dinars par rapport à la même période 2019). L’universitaire a analysé que « si on déduit l’augmentation des emprunts internes et des ressources de trésorerie de la baisse des ressources propres de l’État, à fin août 2020, il en résulte un excédent de 1,6 milliard de dinars », ce qui, selon lui, exclut la possibilité de ne pas payer les salaires des fonctionnaires. « Même si l’Etat ne recourt pas à l’intervention directe de la BCT, d’autant plus qu’il est en mesure de mobiliser davantage de ressources propres et des ressources d’emprunt internes, au cours des prochains mois de l’année 2020 (du mois d’août 2020 jusqu’à la fin de cette année ).a expliqué Chkandali.
La masse salariale est estimée, selon le budget complémentaire de l’Etat pour l’année 2020, à environ 19,8 milliards de dinars, contre 16,8 milliards de dinars l’année dernière, soit une hausse de 3 milliards de dinars. Les dépenses salariales et les salaires, sont estimées, à fin août 2020, à 12,6 milliards de dinars.