Royaume-Uni : L’incertitude autour du Brexit devrait peser davantage sur la croissance entre 18-H2 et 2020
La croissance du PIB rebondirait au S2-18 après un S1 modeste. La consommation des ménages devrait profiter de gains réels de revenu, grâce à des salaires croissant plus vite que l’inflation. Cependant, un taux d’épargne historiquement bas et un endettement rampant limiteront la propension à consommer des ménages à moyen terme. La récente faiblesse de l’investissement privé se poursuivrait sous l’effet de l’incertitude qui entoure le Brexit. À long-terme, le retrait du Royaume-Uni du marché unique européen entraînera une détérioration du climat des affaires. Par conséquent, et dans le contexte d’un ralentissement mondial en 2020, la croissance du PIB devrait rester inférieure à son potentiel pour une période prolongée.
Le plein emploi contribuera à une accélération de la croissance des salaires à court-terme. Cependant, avec une productivité atone, la hausse des coût salariaux sera susceptible de ronger les marges des entreprises. Dans ce contexte, alors que l’inflation converge vers 2 %, la politique monétaire restera accommodante. La Banque d’Angleterre (BoE) devrait procéder à une hausse de taux de 25 pb d’ici 2020. En cas d’échec des négociations sur le Brexit, la dépréciation de la livre est susceptible de nourrir des pressions inflationnistes, forçant la BoE à durcir sa politique plus rapidement.
Nous anticipons un accord sur une sortie ordonnée d’ici fin 2018, s’accompagnant d’une période de transition de 21 mois. Cependant, la probabilité d’un scénario d’un Brexit sans accord et sans phase de transition semble importante. En l’absence de mesures correctives ; un tel choc enlèverait quatre points de PIB au Royaume-Uni et un point de PIB au reste de l’Europe, dès la première année suivant le choc. Un accord sur un retrait ordonné doit être conclu d’ici décembre pour permettre sa ratification avant le 29 mars 2019. Sans proposition viable pour éviter l’instauration d’une frontière en Irlande, la proposition « backstop » de l’UE pourrait être incluse dans le projet de loi comme solution temporaire. Peu de détails sur la future relation commerciale seront jointes à l’accord. En attendant, un nouveau referendum semble très peu probable. À long terme, la période post-transition est entourée d’incertitudes considérables, avec de possibles perturbations des chaînes de valeur et d’approvisionnement.