ROYAUME-UNI : La banque centrale relèverait son taux directeur de 25 pb au Q2-18, avant une pause en 2019
L’incertitude entourant le Brexit devrait continuer de peser sur l’investissement, les entreprises repoussant leurs projets d’expansion. La consommation des ménages resterait contrainte. La croissance des salaires réels demeure faible malgré un marché du travail tendu. Le faible taux d’épargne et l’endettement croissant des ménages suggèrent en outre un ralentissement à venir de la consommation. En revanche, les exportations continueront de bénéficier de la faiblesse de la livre et du dynamisme de l’économie mondiale. Dans ce contexte, nous prévoyons une croissance moyenne du PIB de 1,5 % en 2018 et 1,3 % et 2019.
La vigueur des recettes budgétaires au S2-2017 ramènera le déficit public à 2,2 % en 2017. Compte tenu de l’engagement du gouvernement de réduire le ratio d’endettement, une hausse des dépenses est peu probable à court terme. L’objectif de réduction du déficit sous les 2% d’ici à 2021 est toutefois menacé par le coût du règlement lié au Brexit, estimé à 37,1 Mds £ par l’Office for Budget Responsability.
La Banque d’Angleterre devrait relever son taux directeur de 25 pb au T2-18, pour atteindre 0,75 %. Alors que la croissance économique ralentirait aux S2-18 et S1-19, la politique monétaire resterait malgré tout accommodante, la baisse de l’inflation permettant d’éviter un resserrement supplémentaire. La volatilité de la livre et les contraintes d’offre pourraient cependant exercer une pression haussière sur les prix.
L’incertitude autour du Brexit est le principal risque. La deuxième phase des négociations, qui débute fin mars, vise à définir le cadre de la future relation et à achever un retrait ordonné du Royaume-Uni de l’UE. La période de transition, convenue en principe et qui maintient le statu quo jusqu’à la fin de l’année 2020, dépend d’un accord final sur le processus de retrait. Un tel accord pourrait être signé fin 2018. Pendant la transition, le Royaume-Uni resterait dans le marché unique et l’union douanière. Au vu de la complexité des négociations, la finalisation d’un accord commercial complet paraît difficile avant la date de sortie officielle du 29 mars 2019.