Notre agriculture est constituée dans une large mesure de petits et moyens agriculteurs qui sont impactés par les changements climatiques et les incendies qui se déclarent de temps à autre.
La situation économique en Tunisie ne cesse de s’aggraver puisque plusieurs indicateurs sont au rouge. Un plan d’urgence destiné à sauver l’économie doit être mis en place en focalisant sur divers secteurs qui rapportent des devises à la Tunisie. On sait déjà que la production du phosphate a connu une stagnation prolongée, ce qui s’est répercuté sur le positionnement de la Tunisie dans le marché mondial. Pourtant, notre pays était le deuxième exportateur de cette matière précieuse. Un tel état de fait est dû notamment aux manifestations sociales qui ont empêché les travailleurs à se rendre à leur poste. D’où la nécessité de reprendre la production à un rythme normal au cours de la prochaine période en évitant le retour aux tensions sociales dans le bassin minier. C’est aussi le cas du pétrole où des personnes mal loties n’hésitent pas à fermer les vannes pour réclamer de l’emploi. Un jour d’arrêt de la vanne fait perdre à l’Etat des millions de dinars. Sans compter le manque à gagner pour les sociétés opérant dans ce secteur. Elles ont d’ailleurs exprimé leur ras-le-bol, récemment, en envoyant des messages préventifs aux responsables concernés. Les secteurs stratégiques de l’Etat ne doivent plus être atteints par une population en colère. Tout peut se résoudre par les négociations en privilégiant l’intérêt général de l’Etat et de l’économie.
Les failles qui persistent
Que dire alors des secteurs des industries manufacturières, de l’agriculture et du tourisme ? Déjà fragilisés, ces secteurs ont été fortement impactés par le covid. D’où les diminutions des exportations pour certaines filières. Cette industrie se compose des industries textile-habillement, du verre, de la céramique et des matériaux de construction, des produits chimiques, du plastique et autres. A ce niveau aussi un plan de sauvetage est exigé pour remettre le secteur sur pied et permettre aux professionnels de sauver la mise. Chaque dossier doit être ouvert à part, au cas par cas.
Quant au secteur de l’agriculture, les problèmes des agriculteurs sont innombrables, eux qui sont endettés et font face à la rareté de l’eau et des intrants au début et en cours de la campagne sans compter la hausse des prix des différentes matières premières dont les fourrages destinés aux éleveurs. Ainsi, une grande partie des agriculteurs se sont appauvris et ne parviennent plus acquérir ce dont ils ont besoin pour leurs familles et la poursuite de leur activité.
A noter que notre agriculture est constituée, dans une large mesure, de petits et moyens agriculteurs qui sont impactés par les changements climatiques et les incendies qui se déclarent de temps à autre. Le secteur a besoin d’une étude stratégique et prospective précisant les droits et devoirs des agriculteurs et la nécessité de résoudre leurs problèmes. Pour ce qui est du tourisme et malgré les efforts déployés pour sauver le secteur, à travers des mesures exceptionnelles prises, les professionnels continuent à pâtir face à une situation malsaine qui se caractérise par un manque d’entrées des touristes. Plusieurs hôteliers ont mis la clé sous le paillasson alors que d’autres ont réduit leur activités en attendant des jours meilleurs. Le classement de la Tunisie dans la liste rouge à risque à cause du covid a encore compliqué les choses. En réalité, tout le secteur touristique avec ses restaurants, centres de thalassothérapie, centres d’animation et de loisirs et ateliers d’artisanat, est touché par cette crise sans précédent. Le chiffre d’affaires dans presque toutes les unités touristiques a connu une chute sensible.
Ch. GHARB