« La Tunisie devrait lancer un plan de sauvetage de 25 milliards de dinars sur 3 ans (2021-2022-2023), pour soutenir l’économie et l’emploi, soit l’équivalent des pertes estimées de création de richesses réelles en 2020 » estime l’économiste, universitaire et fondateur de l’Institut africain d’économie financière (IAEF-ONG), Dr Tahar El Almi, dans une interview avec l’agence TAP.
Selon ses estimations « la Tunisie perdrait 25 milliards de dinars de PIB réel à fin 2020, avec la crise provoquée par la pandémie du Coronavirus ».
« Le plan, dont le montant représente environ 7% du PIB par an, sur 3 ans, aux prix courants, devrait être exécutable dès à présent, pour s’étendre sur trois ans (2021-2022-2023). Il viserait à éviter que la crise sanitaire liée au coronavirus, ne provoque un effondrement de l’économie nationale. Le premier objectif serait la création de 170 000 emplois, sur les 3 ans » précise-t-il.
« Le dispositif à mettre en place devrait consacrer 35% des financements du plan de sauvetage global, à l’amélioration de la compétitivité économique du pays, 30% au développement de l’investissement public dans l’infrastructure de base et les sources d’énergie plus respectueuses de l’environnement, 25% au soutien à l’emploi privé inclusif, particulièrement malmené par la crise et 10% au soutien des catégories sociales vulnérables ».
Toujours selon notre interlocuteur, « le premier volet du dispositif sur la compétitivité, devrait inclure une baisse d’impôts sur trois ans (2020-2021-2022), ainsi qu’une réduction des contributions et cotisations payées par les entreprises, quel que soit leur niveau de rentabilité « .
« Le deuxième volet dédié à la cohésion sociale et régionale, devrait prévoir des investissements dans la santé, l’éducation et l’emploi des jeunes, via notamment des primes à l’embauche et des dégrèvements fiscaux pour les entreprises ».
Ce plan doit aussi, prévoir des investissements dans les BTP, les transports notamment le ferroviaire et la construction et la réhabilitation des infrastructures publiques (écoles, hôpitaux..). Le logement social et l’industrie solaire / photovoltaïque, élément clé de la transition énergétique et écologique, devront aussi, bénéficier de financements sur trois ans.
Pour l’économiste, « le creusement du déficit des finances publiques, pourrait être financé par un emprunt obligataire intérieur et compensé par le surplus de recettes fiscales généré par la relance des investissements et de l’emploi dés 2021 « .
« Le nouveau gouvernement devrait ainsi, ramener l’économie à ses niveaux d’avant la crise (2019) d’ici fin 2022, alors que le pays s’achemine vers la pire dépression qu’il ait connue depuis l’indépendance, avec une contraction du PIB de l’ordre de – 22% pour l’instant, mais qui devrait s’établir à -34,89%, d’ici, fin 2020 », a-t-il conclu.