« La saison est foutue, il n’y a personne», lance un hôtelier à Hammamet. « Cet été on a très peu de touristes, on propose des chambres à bas prix et personne ne vient » explique un agent de voyage. Cette crise actuelle n’est pas la première et ne sera pas la dernière. Sale temps pour nos hôteliers. Avec des réservations en baisse et des lits vides, le booking est timide et avec le train où vont les choses, les répercussions se feront sentir principalement au niveau des employés. Le climat qui prévaut dans le secteur n’augure rien de bon, disent nos professionnels. Si la basse saison est généralement une saison morte, avec moins d’arrivées touristiques que durant les autres mois de l’année, les opérateurs sont unanimes à dire que c’est le pire été que nous avons connu. Même situation du côté des réceptifs qui ont du mal à faire tourner les bus. Leur flotte reste des jours au garage car ils n’ont pas de touristes à embarquer. La situation est alarmante.
Un vrai tsunami touche notre tourisme. Les professionnels ne savent pas que faire. Leur secteur est pénalisé. Un constat évident mais problématique pour les hôteliers. Les pertes pour l’année 2015 sont évaluées à 600 MD pour l’hôtellerie si l’on estime que la baisse des nuitées sera de 20% cette année. Dans un communiqué rendu public, la FTH parle d’une « situation qui risque de mettre un grand nombre d’hôteliers dans des positions insoutenables ». Habib Bouslama vice –Président de la Fédération tunisienne d’hôtellerie ne mâche pas ses mots « Le tourisme affronte la pire crise depuis plus de 50 ans .Ce n’est pas pour la saison 2015 qui est déjà compromise, c’est carrément pour l’avenir du secteur que je me fais du souci. Celui-ci est menacé. Où allons-nous ? Quand va-t-on se pencher sérieusement sur la question. On ne fait rien pour booster ce secteur. On est bloqué faute de touristes et avec Ramadan,la situation risque de se compliquer.
N’oublions que le secteur fait travailler plus de 500 mille employés. Une entreprise hôtelière ne peut vivre en travaillant cinq ou six mois par an. Nous devons supporter toute l’année les charges fixes et les personnels. On ne peut tout de même pas mettre nos employés à la rue et faire des chômeurs de plus. Tout le monde, les pouvoirs publics comme le secteur privé, est conscient de la situation. Personne ne bouge. Le diagnostic est là, on connaît les remèdes mais personne n’applique l’ordonnance. Si un soutien exceptionnel n’est pas accordé avant la fin de ce mois pour que les hôteliers puissent faire face à leurs engagements les plus élémentaires et répondre aux exigences minimales d’une gestion normale, des centaines de milliers de postes d’emploi seront menacés avec des conséquences sociales très importantes ».