L’activité minière en Tunisie est connue depuis l’époque romaine. Les différents minerais exploités sont le phosphate, le sel, le fer, le gypse, la fluorine-barytine et les mines plomb-zinc. Le secteur minier est ainsi l’un des piliers de l’économie de la Tunisie.
L’extraction du phosphate est classée, avant la révolution, 5e dans le monde. La Tunisie est réputée à l’échelle internationale dans le domaine du phosphate naturel et des engrais phosphatés. Cette activité est plus que centenaire.
Pour la Tunisie, le phosphate représente une source de devises importante. Au cours de la première décennie après l’Indépendance, l’activité extractive tunisienne était à la base une industrialisation intensifiée. Le secteur minier en Tunisie, pendant plus d’un siècle, a été considéré comme le pilier de l’économie nationale. La production des différents sites se présente comme suit : les quantités de phosphate dans le bassin de Gafsa et Kalaa El Khasba sont de 330 Mt, contre 55 Mt de fer à Jerissa, 4,5 Mt de plomb-zinc, 25 Mt de sel, 1,5 Mt de spath fl uor. Dans ce contexte, M. Yassine Mchirgui, éco-conseiller, nous a expliqué que le bassin minier de Gafsa dispose d’un potentiel minier relativement important.
Pas de découverte
de grands projets Les réserves de sel à Sidi El Hani (Sahel) et aux Sabkhats Sud- Est de Médenine ne sont pas encore recensées. Par ailleurs, il n’y aura pas probablement de découverte de grands projets dans les cinq prochaines années. Les chercheurs, dans le cadre de l’amélioration de la productivité, ont déployé des efforts considérables pour l’amélioration de la production. Des systèmes de qualité et de développement durable ont été mis en place. M. Mchirgui a ajouté qu’en Tunisie, nul projet ne peut avoir l’autorisation de l’administration sans être accompagné d’un projet d’étude d’impact sur l’environnement approuvé par les services concernés de l’administration.
Ces principes ont permis aux entreprises productives de bénéficier de beaucoup d’avantages pour le développement de leurs activités, notamment auprès des institutions fi nancières internationales. Le pays est entré dans une crise socio-économique caractérisée par des confl its sociaux et la chute des prix de phosphates et des métaux au niveau international. Notre éco-conseiller a souligné que l’Etat s’est désengagé de l’activité minière à l’exception du phosphate et du fer considérés comme stratégiques. La valeur ajoutée a été jugée négative. Un assainissement et le regroupement des mines dont la valeur ajoutée a été jugée positive ont été effectués en vue de les privatiser.
« La population du bassin minier de Gafsa (Métlaoui, Redayef, Mdhila, Moulares) s’est divisée en deux groupes de familles : un groupe intra entreprise et un groupe extra entreprise. Les familles du premier groupe mènent une vie normale, tandis que les familles du deuxième groupe se sentent menacées par la pauvreté, notamment dans le cas où elles ne peuvent avoir au moins un poste de travail pour un membre de la famille à la CPG. Ces deux populations sont restées unies et solidaires. La Compagnie, qui aspire à un climat social meilleur pour sortir de cette crise, se trouve inconsciemment menacée par un environnement socio-écologique vulnérable, conséquence d’une mauvaise gouvernance aussi bien de la part de l’administration que de la part de la CPG qui a tourné le dos à son environnement social», a conclu notre interlocuteur.
Sabrine AHMED