En l’absence d’un plan d’action d’ici 2020, pas moins de 50% des entreprises publiques risquent de disparaître, a mis en garde, mercredi, Faycel Derbel, l’un des conseillers auprès du chef du gouvernement, Youssef Chahed.
S’adressant aux journalistes en marge d’une rencontre-débat, sur le thème « Entreprises publiques, restructuration : enjeux, menaces et opportunités », M. Derbel a insisté sur le fait qu’il « est plus judicieux de parler aujourd’hui d’un plan de sauvetage plutôt que d’une restructuration ».
Selon le conseiller tunisien, sur 119 entreprises publiques, 102 établissements requièrent une réforme urgente, admettant que certains établissements sont actuellement en situation de cessation de paiement.
Certains établissements sont concernés par cette question, particulièrement la Société des transports de Tunis (Transtu) et la Société nationale des chemins de fer tunisiens (SNCFT).
En effet, le responsable tunisien a fait savoir dans ce sens que, depuis 2003 jusqu’à 2019, les tarifs des tickets de la Transtu et de la SNCFT « n’ont pas enregistré d’augmentation, hormis une hausse de 5% en 2010 (…) une situation qui ne peut plus perdurer face notamment à la hausse du coût des carburants ».
Prenant la parole, le représentant résidant de la Banque mondiale (BM) en Tunisie, Antonius Verheijen a pointé du doigt une certaine fragmentation des ministères et organismes publics en Tunisie, « ce qui constitue une véritable défaillance de gouvernance », a-t-il dit.
« L’Etat n’a pas actuellement une vue exhaustive, récente et de qualité de la situation opérationnelle et financière des entreprises publiques, notamment des entreprises d’une importance structurelle pour l’économie et les finances publiques », a commenté le responsable de la BM.
Pour d’autres intervenants, il s’avère indispensable de réviser certains textes de loi qualifiés d’obsolètes, désormais devenus un handicap pour les entreprises publiques.
« La situation désastreuse des entreprises publiques nécessite une vision politique clairvoyante (…) la centrale syndicale reste ouverte aux propositions de réforme même celle qui concerne la restructuration sociale », d’après Samir Cheffi, secrétaire général adjoint de la centrale ouvrière tunisienne, l’Union générale tunisienne du travail (UGTT).