La Tunisie inquiète. La prime de CDS sur les obligations souveraines à 5 ans est passée de moins de 730 points de base (pb) fin novembre à 1072 pb actuellement. À ce niveau, le pays rejoint la catégorie des émetteurs émergents considérés comme proches du défaut par les investisseurs.
Les raisons à cela sont multiples. La hausse des cours de matières premières a frappé de plein fouet une économie déjà fragilisée par la crise du Covid-19 avec une inflation qui dépasse désormais 10%, des déficits jumeaux entre 9-10% du PIB et des réserves de changes qui couvrent moins de 3 mois d’importations de biens et services.
La défiance des investisseurs traduit surtout les incertitudes autour de la capacité du pays à sécuriser un programme de sauvetage du FMI pourtant indispensable à la couverture des besoins de financement de l’État. La validation de cet accord aurait dû intervenir en décembre 2022 mais elle a été reportée sine die pour laisser le temps aux autorités de finaliser leur programme de réformes. Or, la crise politique, aggravée par le très faible taux de participation aux élections législatives, semble éloigner cette perspective