La production industrielle poursuit sa dégringolade. Principal moteur de la croissance, le secteur secondaire subit de plein fouet les effets de la crise sanitaire. En dépit de la reprise de leur activité, les unités productives et notamment les PME sont à court de liquidité et subissent la baisse de la demande locale et étrangère, d’où le fléchissement remarquable observé dans les états financiers semestriels publiés par la quasi-totalité des entreprises.
Aujourd’hui et malgré l’optimisme de la Banque centrale qui table sur un redressement de la conjoncture au cours du deuxième semestre de l’année, le flou artistique règne en maître et ce concomitant avec les nouvelles craintes liées à la propagation de la deuxième vague de la crise sanitaire.
Notre tissu industriel est-il prêt à affronter l’emballement de la pandémie ?
Le gouvernement Mechichi sera-t-il contraint à passer au plan B et de décréter un retour même partiel aux restrictions sanitaires ?
En dépit de la stabilité de l’inflation et l’amélioration de la liquidité bancaire, les principaux facteurs de la croissance dont essentiellement la production industrielle clignote au rouge.
Selon l’INS, au cours des sept premiers mois de l’année 2020, la production industrielle a enregistré une baisse de 7,4%, par rapport à la même période de l’année 2019.
Cette diminution est expliquée par la baisse de la production dans la majorité des secteurs à l’exception de l’industrie agroalimentaire et l’industrie chimique. Les secteurs exportateurs sont les plus impactés par la crise qui risque de se prolonger dans le temps et dans l’espace.
Les principales baisses concernent le secteur de l’industrie mécanique et électrique (-20,9%), le secteur de l’industrie du textile habillement et cuirs (-25,4%), le secteur de l’industrie des matériaux de construction, de la céramique et du verre (-19,7%), le secteur du travail de bois (-16,7%), le secteur de l’industrie du papier et du carton (-18,9%), le secteur de l’industrie du caoutchouc et des plastiques (-14,7%) et le secteur des industrie diverses (-20,6%).
« En revanche, la production industrielle a enregistré une augmentation dans le secteur de l’industrie agroalimentaire (+6,2%) suite à l’augmentation enregistrée dans la production d’huiles d’olives et le secteur de l’industrie chimique (+1,1%) », note le bulletin de l’INS.
Le repli de la production industrielle risque de se prolonger surtout avec l’avènement de la seconde vague de la pandémie.
En dehors de la récente baisse du taux d’intérêt directeur décidée par l’institution d’émission, les chefs d’entreprises sont sceptiques en l’absence d’un deuxième plan de sauvetage après l’échec partiel du premier plan décrété par le gouvernement Fakhfakh.
Les retombées seront chaotiques sur l’économie nationale et spécifiquement le tissu industriel qui souffre déjà de problèmes structurelles. De part le monde les gouvernements s’ingénient à préparer et à mettre en place les garde-fous nécessaires, mais qu’en-est-il du gouvernement Mechichi ?