Le ministère des Finances vient de publier le projet de la loi de finances pour 2021. Une enveloppe de 52,617 milliards de dinars sera allouée au budget 2021, soit en augmentation de plus de 65%par rapport au budget 2010 estimé à 18,335 milliards de dinars. Un budget colossal élaboré sous la pression d’une crise sanitaire mondiale à durée indéterminée et sous tensions politiques inextricables. Les prévisions budgétaires tablent sur une croissance de 4% pour 2021 contre-7,3% prévue pour l’exercice 2020.
Le déficit budgétaire devra se contracter à 7,3% du PIB et à 6,6% du PIB en tenant compte des dons et des recettes de la confiscation contre 13,4% prévus au terme de l’exercice courant. Le renforcement des ressources propres, la mobilisation des ressources financières notamment d’emprunts, la rationalisation des dépenses et la maîtrise du déficit budgétaire sont les quatre axes du budget de l’Etat pour l’exercice 2021. Un budget réaliste ou pas ? Wait and see..
Le projet de la loi de finances prévoit une hausse de 13,9% des recettes fiscales pour atteindre 29,725 milliards de dinars dont 16,920 milliards de dinars d’impôts directs outre la mobilisation de 2,484 milliards de dinars d’impôts indirects dont 667 MD au titre de recettes pétroliers et gaziers.
Côté dépenses, le budget table sur un total dépenses de 41,016 milliards de dinars en baisse de 6,1% par rapport aux résultats prévisionnels de 2020. Les dépenses salariales sont estimées à 20,118 milliards de dinars en hausse de 5,7% représentant 16,6% du PIB et 49% du budget. Contrairement aux promesses faites aux services du FMI, le gouvernement prévoit le recrutement de 16.501 personnes réparties entre le ministère de l’Enseignement, le ministère de l’Intérieur et le ministère de la Défense.
Le gouvernement ambitionne de mobiliser 10,290 milliards de dinars sur les places financières internationales
Une enveloppe de 3,401 milliards de dinars a été consacré pour les dépenses de compensation. Comme ses prédécesseurs, le gouvernement cible la maîtrise des dépenses de compensation et plus précisément la suppression progressive des subventions aux hydrocarbures.
Pour financer son budget, le gouvernement repose essentiellement sur les ressources d’emprunt. Un budget sous le signe de l’endettement par excellence. 19,5 milliards de dinars d’emprunts devront être mobilisés au titre de l’exercice 2021 dont 16,608 milliards de dinars d’emprunts extérieurs (soit 85% des ressources d’emprunts) et 2,9 milliards de dinars sur le marché local. L’endettement public devra grimper pour frôler le seuil alarmant de 92,7% du PIB contre 72,5% en 2019. Contre toute attente et contre vents et marées le gouvernement ambitionne de mobiliser plus de 10 milliards de dinars sur le marché international.
Hormis la voie du surendettement, le gouvernement prévoit pour son budget 2021 quelques mesurettes fiscales dont la hausse des droits de consommation sur certains produits de base dont le sucre, un ajustement à la hausse des prix des produits pétroliers outre la hausse de la taxe sur les boissons alcoolisées. Un budget colossal en chiffre et éfflanqué en mesures.