Avec un pré-bilan accablant de plus de 400 mille chômeurs et une croissance négative de 1,7% au terme du 1er trimestre 2020 sur fond de crise sanitaire, le gouvernement Fakhfakh est à la ramasse. Tout dépend de la saison touristique, de la reprise du secteur industriel, du commerce mondial mais aussi de la capacité de résilience de notre premier partenaire la France dont le PIB pourrait chuter de 20% au cours du deuxième trimestre de cette année charnière. Le Chef du gouvernement sonne l’heure des grandes réformes, celles notamment des entreprises publiques en difficulté, de la caisse de compensation, des caisses sociales, du secteur de la santé…Bref, autant de chantiers ouverts pour une économie agonisante.
Les résultats provisoires du 1er trimestre 2020 font état selon l’INS d’une régression du PIB de 1,7%. A l’exception du secteur agricole et de la pêche et du secteur des services non marchands, qui maintiennent le cap, les autres secteurs affichent une croissance négative de leurs valeurs ajoutées. Un repli de 4,5% a été d’ailleurs enregistré dans la valeur ajoutée de l’industrie non manufacturière et 3,4% dans les services marchands. L’arrêt total de l’activité la production du phosphate risque d’empirer la situation davantage.
Elyes Fakhfakh a affirmé hier au cours d’une allocution prononcée à l’occasion de la cérémonie de présentation des vœux pour l’Aïd el-Fitr, en présence des agents et cadres de la Présidence du gouvernement l’importance de bien se préparer à la phase post-coronavirus, celle des vraies réformes qui attendent le pays.
Pour endiguer l’impact du Covid 19, le gouvernement augmente les montants alloués dans le cadre du mécanisme de garantie de prêt à 1500 MD. Il a mis en œuvre pour alléger les répercussions de Covid-19, qui passeront de 500 à 1.500 Millions de Dinars (MD). Le gouvernement a également alloué 200 millions de dinars pour les ressources du budget de l’Etat pour appuyer le mécanisme de garantie des crédits au profit des secteurs et entreprises affectés, créé par l’article 11 du décret-loi du Chef du gouvernement n°2020-6 du 16 avril 2020.
Et Tunisair ?
Le gouvernement a alloué une part d’un montant de 500 MD des nouveaux crédits cités au profit des établissements et professionnels du secteur du tourisme et de l’artisanat, y compris les sociétés de gestion touristique sinistrées, avec la prolongation de la période d’octroi des prêts, jusqu’à la fin de mars 2021. Dans tout cela qu’en-est-il donc de Tunisair, frappé de plein fouet par la crise sanitaire ? Pour se relever, notre Gazelle a besoin vital de 100 millions de dinars d’ici fin mai pour assurer le redémarrage de la compagnie.
Au moment où l’Allemagne et la France ont approuvé leurs plans d’aide à Lufthansa et Air France, Tunisair prend son mal en patience espérant saisir à la hâte sa bouée de sauvetage et un programme de sauvetage expressément attendu.
Aujourd’hui et en dépit des mesures de soutien engagées par le gouvernement, le manque de confiance et l’invisibilité pèsent de tout leur poids sur la scène économique marquée par un paysage politique en effervescence.