A Béni Khédache, le tourisme est synonyme d’authenticité et de sérénité. La région qui compte une dizaine d’établissements touristiques alternatifs regorge de richesses culturelles, patrimoniales et historiques à valoriser.
Niché au pied de la montagne, dans le village de Zammour de la délégation de Béni Khédache au Sud-Est de la Tunisie, se cache le gîte rural Dar Ennaim. Un véritable joyau au style inspiré de l’architecture rudimentaire des habitations troglodytes et des Ksours, monuments emblématiques des villages berbères du Sud tunisien. La cour intérieure offre une vue imprenable sur des escarpements rocheux. Un paysage ocre qui rend les esprits et procure un sentiment de sérénité. Pour le propriétaire des lieux, M. Zammouri, l’authenticité et la convivialité sont les traits qui distinguent non seulement ce gîte rural, mais toute la région qui regorge d’un riche patrimoine culturel.
11 établissements touristiques alternatifs «Aujourd’hui, la tendance, c’est le tourisme alternatif. L’investissement dans ce type de tourisme nécessite un endroit vierge et intact. Et c’est ce qui caractérise Béni Khédache. La chaîne de montagnes Djebel Dhaher, qui sillonne la région et qui s’étend de Tataouine jusqu’à Matmata, doit être valorisée pour que le tourisme dans la région soit équitable, écologique et durable”, a-t-il souligné dans une déclaration à La Presse, en marge de la visite officielle effectuée, le 6 février, par le ministre du Tourisme, Habib Ammar, à la région de Béni Khédache. Selon le gouverneur de Médenine, Habib Chaouat, la délégation compte 11 établissements touristiques alternatifs. Le potentiel est là, il est à développer. «Grâce à son patrimoine matériel et immatériel, la région est une destination à fort potentiel touristique et constitue un terreau fertile pour le développement des produits touristiques alternatifs”, a affirmé, dans ce même contexte, Habib Ammar.
Béni Khédache, une municipalité touristique
La nouvelle a été, certes, bien accueillie par les habitants de la région: la municipalité de Béni Khédache a, désormais, rejoint le groupe des communes touristiques et elle peut, au terme de cette décision, accéder au Fonds d’appui aux zones touristiques. Une nouvelle étape franchie qui permet de booster l’investissement touristique dans la région, selon Mabrouka Saidi, présidente de la municipalité de Béni Khédache. Un partenariat a été, également, conclu entre la commune et le bureau d’information touristique, nouvellement inauguré par le ministre du Tourisme, dans le cadre de sa visite. “Nous proposons d’organiser des manifestations et des festivals régionaux pour faire connaître la destination et booster l’économie à Béni Khédache”, souligne, ainsi, Saidi.
Si la région abonde en richesses culturelles et patrimoniales, il n’en reste pas moins que l’investissement touristique, dans ces zones lointaines du Sud tunisien, demeure une entreprise ardue, à cause, entre autres, du manque de main-d’oeuvre spécialisée. “Malgré tout le potentiel dont est dotée la région, il y a un déficit de main-d’oeuvre spécialisée et du savoir-faire», témoigne, à ce sujet, le propriétaire de Dar Ennaim.
Aménagement dans le respect de l’authenticité
Faisant fi des entraves qu’un jeune entrepreneur peut rencontrer, Ayoub Zammouri a pris le ministre du Tourisme lors de sa visite de la délégation de Béni Khedache
les difficultés à bras-le-corps et a réussi à ouvrir sa propre maison d’hôte “Dar Hayet”. Grâce à l’architecture rudimentaire et aux couleurs terreuses de ses chambres simples et conviviales, l’habitat fusionne parfaitement avec le paysage environnant. Le jeune, la vingtaine, a commencé son projet en 2010 et a continué de le faire grandir grâce, notamment à l’appui des coopérations suisse et française. Souriant, fier et déterminé, le jeune propriétaire de la maison d’hôte explique qu’il table sur la qualité du service et non sur le nombre des touristes qui affluent. Il affirme que même au temps du Covid, la maison n’a pas connu de répit. Après tout, il n’y a pas de meilleur endroit que Djebel Dhaher pour se ressourcer et s’évader du vacarme des grandes villes.
M. SAIDI