La Bourse de Tunis a publié, récemment, le bilan de l’activité boursière de 2020.
Les chiffres montrent que certaines sociétés sont bien portantes malgré la crise de la Covid-19, alors que d’autres ne sont pas en forme. Le bulletin donne aussi une idée sur l’économie en Tunisie et dans le monde
Dans l’introduction, on peut lire que, durant l’année 2020, l’activité boursière a plutôt bien résisté face au marasme économique engendré par la Covid-19 sur notre pays. Une crise exogène inattendue a, en un temps record, fait son irruption dans la vie de la population mondiale. Les facteurs d’incertitude suscités par la pandémie sont à la fois d’ordre sanitaire, économique et fi nancier dans un monde déjà fragilisé par l’excès d’endettement et les bouleversements écologiques.
L’incertitude est telle que les prévisions de croissance du PIB des pays font un grand écart jamais constaté. Par conséquent, l’activité économique mondiale a été sévèrement aectée, surtout durant le premier semestre de l’année 2020, par la paralysie générale engendrée par la propagation rapide de la pandémie de la Covid-19 et le confinement général qui en a découlé. Sur l’ensemble de l’année 2020, le Fonds monétaire international a révisé à la hausse ses prévisions de la croissance mondiale, la ramenant à -4,4% contre -4,9% prévue lors de la révision de juin 2020, après +2,8% en 2019 et +3,6% en 2018. Cette contraction quasi généralisée a concerné les principales économies avancées et émergentes, dont notamment, la Zone Euro à -8,3%, les Etats-Unis à -4,3%,
les pays émergents et les pays en développement à -3,3%. Par contre, en Chine, un retour à la croissance plus vigoureux que prévu lui attribue une prévision positive de l’ordre de 1,9%.
Phase de commercialisation
Mais a contrario, il y a des raisons d’espérer. Les tests de dépistage s’intensifient, les traitements s’améliorent et les essais de vaccins se déroulent à un rythme sans précédent ; certains en sont même à leur phase de commercialisation. La solidarité internationale se renforce dans certains domaines et se traduit notamment par une levée des restrictions commerciales sur le matériel médical et une augmentation de l’aide fi nancière en faveur des pays vulnérables.
La baisse de la croissance mondiale n’a pas pu être évitée malgré des mesures de soutien sans précédent des autorités monétaires et fiscales. Concernant les banques centrales, elles ont augmenté l’apport de liquidités à l’économie et limité la hausse des coûts des emprunts. D’autres mesures de grande ampleur sur le plan des finances publiques et du secteur financier ont empêché que les pertes à court terme ne soient plus importantes. Les dispositifs d’activité partielle et d’aide au chômage technique ont permis à beaucoup d’entre eux de conserver leur emploi.
A l’instar de la répercussion sur l’ensemble des pays du monde entier, la crise de la Covid-19 a porté un coup dur à l’économie tunisienne qui sou re déjà bien avant cette pandémie, surtout avec une fréquence élevée des tensions sociales et la fragmentation du paysage politique.
En Tunisie, le produit intérieur brut, aux prix de l’année précédente, a diminué de 6,0% au cours du troisième trimestre 2020, par rapport à la même période de l’année 2019. Selon l’INS, notre économie a enregistré au cours des neuf premiers mois de cette année une baisse de 10,0% par rapport à la même période, l’an dernier. Pour l’ensemble de l’année 2020, l’économie tunisienne devrait accuser une contraction de 7,3%, selon les dernières prévisions du budget économique contre une croissance de 2,7% initialement prévue, avant de se redresser progressivement en 2021 à +4%.
Ce repli sans précèdent est constaté dans la majorité des secteurs, bien que les pouvoirs publics aient également pris des mesures d’accompagnement pour les ménages et les entreprises et d’ordre monétaire visant à atténuer le choc économique provenant de la pandémie. La mauvaise prestation de notre tissu économique est constatée aussi sur les échanges commerciaux de la Tunisie avec l’extérieur. Au cours des onze premiers mois de l’année 2020, ils ont enregistré en volume (prix constants) par rapport à la même période de l’année 2019, une baisse à l’export de (-12,7%) et à l’import de (-16,4%).