Une séance de travail a été tenue vendredi au siège du ministère des Finances en présence du ministre du Transport, le ministre du Développement et de la coopération internationale, le ministre du Commerce et le ministre de l’Education, des députés de la coalition au pouvoir et des experts économiques. Au menu de la réunion : l’examen de la situation des finances publiques et les moyens à même à renflouer les fonds propres de l’Etat. Au premier trimestre de l’année en cours, les ressources propres de l’Etat se sont repliées de 4,1% à 7741, 8 MD contre 8 076,9 MD une année auparavant. La situation est amenée à se détériorer davantage au terme du deuxième trimestre sur fonds de crise sanitaire et confinement général.
Comment va-t-on mobiliser des ressources supplémentaires pour renflouer la caisse et subvenir aux besoins immédiats du budget de l’Etat ? Face à la baisse attendue des ressources fiscales et la difficulté voire l’impossibilité relative de sortir sur les places internationales, la gestion des finances publiques est mise à rude épreuve.
Selon l’état provisoire de l’exécution du budget de l’Etat arrêté au premier trimestre 2020, les recettes fiscales ont accusé une baisse de 8,3% dont un repli de 12,9% des impôts directs et 33,5% des impôts sur les sociétés. Des chiffres qui devront être révisés à la hausse au cours du deuxième trimestre de l’année placée sous le signe de la lutte contre les effets ravageurs du coronavirus.
L’arrêt partiel ou total d’activité des entreprises productives, décrété par le confinement général et la chute prévue de leurs chiffres d’affaires pèseront sur les ressources budgétaires de l’Etat. Rappelons que 23 mesures financière et fiscale ont été prises par le gouvernement pour assurer la pérennité des entreprises et préserver les postes d’emplois dont le report des délais de remise des déclarations d’impôt sur les sociétés à fin mai 2020 à l’exception des sociétés soumises à 35% de l’impôt, la suspension de toutes les activités de contrôle et de mesures de redressement fiscal et des délais d’objection jusqu’à fin mai et le rééchelonnement des dettes fiscales sur une période pouvant atteindre 7 ans pour les entreprises les plus sinistrées outre la suspension pour ces entreprises l’application des pénalités de retards pour une période de 3 mois à compter du 1er avril 2020.
Baisse de 50% des dépenses de développement
D’où la baisse spectaculaire attendue des ressources fiscales, laquelle sera comprimée par le recours à l’endettement intérieur et extérieur. Une convention de prêt syndiqué pour un montant avoisinant 1,18 milliard de dinars remboursables sur trois ans a été signé au mois de mai dernier ave 12 banques locales Ce prêt, dont une partie provient des dépôts des non-résidents, permettra de financer les besoins budgétaires de l’Etat pour lutter contre la pandémie du Covid-19. Les ressources d’emprunt et trésorerie ont d’ailleurs augmenté de 16,5% pour se stabiliser à 3011 MD à fin mars 2020. La dette intérieure a augmenté de 5,1% au cours de la même période de référence contre un repli de 9,4% pour la dette extérieure. Une baisse de 50% a été par ailleurs observée pour les dépenses en capital. Face à l’inadéquation entre les ressources et les dépenses budgétaires, Le déficit budgétaire s’est élargi pour atteindre 1400,5 MD au terme du premier trimestre 2020 contre un déficit de 943,9 MD. Un déficit qui devra se creuser davantage au terme de l’année fatidique pour atteindre les 4,7% selon les estimations de Fitch Rating contre 3% prévu initialement.