L’agence de notation Moody’s Ratings a récemment annoncé une décision significative concernant la Tunisie, en rehaussant la note d’émetteur à long terme du gouvernement tunisien de « Caa2 » à « Caa1 ». Cette amélioration, accompagnée d’une perspective stable, reflète une évaluation positive de la trajectoire financière du pays. Parallèlement, Moody’s a également relevé la note de la dette senior non garantie de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) au même niveau, « Caa1 », avec une perspective stable. Ces décisions combinées soulignent une confiance accrue dans la capacité de la Tunisie à gérer ses obligations financières.
Facteurs clés de l’amélioration de la note
Plusieurs facteurs ont contribué à cette réévaluation favorable. Premièrement, la Tunisie a démontré une maîtrise accrue de ses équilibres financiers, notamment à travers une réduction significative de ses déficits courants. Cette diminution a permis d’alléger la pression sur les finances publiques et de mieux structurer les besoins en financement extérieur. Deuxièmement, la Banque Centrale de Tunisie a joué un rôle crucial en préservant des réserves de change stables au cours des deux dernières années, renforçant ainsi la confiance des investisseurs. Enfin, la diminution progressive des déficits budgétaires, bien que confrontée à des contraintes de financement persistantes, a également été un élément déterminant dans cette dynamique positive.
Perspectives stables et défis à relever
La perspective stable attribuée par Moody’s repose sur l’hypothèse que la Tunisie maintiendra ses besoins de financement extérieur sous contrôle. Cependant, l’agence met en garde contre la marge de manœuvre budgétaire limitée du pays, en raison d’un niveau élevé de dette publique et de sa dépendance aux financements de la BCT. Pour consolider ces acquis, la Tunisie devra poursuivre ses efforts en matière d’assainissement budgétaire et diversifier ses sources de financement extérieur.
Équilibre des risques et incertitudes
L’évaluation de Moody’s souligne un équilibre des risques pour l’économie tunisienne. D’une part, une amélioration de l’accès aux financements extérieurs et une accélération des réformes économiques pourraient favoriser un assainissement budgétaire plus rapide que prévu. D’autre part, le contexte socio-économique demeure un facteur de risque, avec des tensions sociales et des incertitudes politiques susceptibles de freiner les réformes structurelles.
Conclusion : Un pas positif, mais des efforts continus nécessaires
Le relèvement de la note de la Tunisie par Moody’s est un signal positif, reconnaissant les efforts du pays pour stabiliser son économie. Toutefois, pour assurer une croissance durable, la Tunisie doit maintenir le cap des réformes, renforcer sa résilience économique et sociale, et poursuivre une gestion prudente de ses finances publiques. L’accès à des financements internationaux diversifiés sera également essentiel pour soutenir cette trajectoire positive.