Les entreprises tunisiennes privées ont été fortement impacté par la crise sanitaire. La crise du Covid a paralysé l’activité économique forçant plusieurs entreprises privées à l’arrêt partiel ou total et donc à une baisse remarquable de leurs chiffres d’affaires et une perte importante d’emplois. Pourtant et selon la BM la relance de l’économie nationale dépendra de la capacité à reconstruire la capacité compétitive du secteur privé tunisien.
37,2% des entreprises ouvertes pendant le 3ème trimestre 2020 déclarent risquer de fermer définitivement
Selon la dernière enquête publiée par l’Institut National de la Statistique (INS), en collaboration avec IFC, portant sur le suivi de l’impact de la Covid-19 sur le secteur privé en Tunisie, les fermetures définitives d’entreprises ont fortement augmenté. 5,4% des entreprises étaient définitivement fermées. Par ailleurs, 7,7% des entreprises étaient temporairement fermées : 7% sur décision de l’entreprise et 0,7% sur celle des autorités. Tandis que, l’étude prévoit que 37,2% des entreprises ouvertes pendant le 3ème trimestre déclarent risquer de fermer définitivement dans les conditions actuelles.
87,4% ont enregistré une baisse de leur cashflow
La crise sanitaire a fortement perturbé les activités des entreprises malgré une légère amélioration post-déconfinement. Toujours selon l’INS, 82,3% des entreprises ont déclaré avoir subi une baisse de leur chiffre d’affaires pendant le mois de juillet contre 88,8% en avril. Parmi celles qui ont travaillé en juillet, 87,4% ont enregistré une baisse de leur cashflow, 79,8% ont enregistré une baisse de la demande adressée, 59,9% ont déclaré rencontrer des difficultés d’accès aux services financiers, 52,0% ont signalé une difficulté d’approvisionnement en matière première et 45,6% sont confrontées à une baisse des heures travaillées. Les chiffres sont effectivement inquiétants pour l’avenir de ces entreprises privées, si la crise sanitaire continue et les choses vont de mal en pis. Les perspectives sont vraiment brouillées.
17,7% des entreprises ont procédé à des licenciements
Les entreprises du secteur privé ont effectué des ajustements plus importants en termes d’emplois pendant le mois de juillet 2020. 59,0% des entreprises ont procédé à des ajustements liés à l’emploi en juillet (contre 53,7% en avril 2020) : « 17,7% des entreprises ont procédé à des licenciements, 18,2% des entreprises ont accordé des congés payés et 7,2% des congés sans salaires, 10,9% des entreprises ont eu recours à des réductions salariales et 27,1% ont procédé à la réduction du nombre d’heures travaillées tandis que 4,8% des entreprises ont recruté », dévoile l’INS.
Le télétravail a été une réponse souvent obligatoire à la crise sanitaire
En bref, 2020 était l’année d’adoption de la nouvelle expérience révélatrice « le télétravail ». Même si certaines entreprises étaient réticentes, le télétravail a été une réponse souvent obligatoire à la crise sanitaire et aux différentes périodes de confinement ou de restriction de circulation durant toute l’année 2020.
In fine, certes, l’année 2021 ne sera pas facile pour tout le monde. Les défis sont nombreux. Les dirigeants d’entreprises sont entre l’enclume de la baisse de la demande et le marteau des besoins incessants de fonds de roulements. Avec des trésoreries négatives, et une inefficacité relative des mesures de soutien, les chefs d’entreprises crient aux haros. Le patronat et l’UGTT s’attachent au dialogue national pour faire sortir le pays du gouffre.