L’Institut National de la Statistique (INS) vient de publier la note portant sur la croissance au quatrième trimestre 2020. Le document révèle que le produit intérieur brut (PIB) s’est contracté de 6,1% au 4ème trimestre de 2020, par rapport au même trimestre de 2019, et de -0,3% par rapport au troisième trimestre de 2020. Par conséquent, l’économie tunisienne s’est dégradée de 8,8% durant l’année 2020. Il est à souligner que le Fonds monétaire international (FMI) a prévu une contraction de 7% du taux de croissance de l’économie tunisienne pendant toute l’année 2020, pour passer à 4% en 2021, et atteindre 3% au cours de l’année 2025. L’économie nationale bat toujours de l’aile. La question qui se pose aujourd’hui : doit-t-on craindre le pire ?
Dans une lecture critique de l’indicateur de la croissance publié par l’INS, Taoufik Baccar, ancien gouverneur de la BCT indique que la décennie 2011-2020 aura été la pire décennie connue par la Tunisie sur le plan économique et financier depuis son indépendance. Plusieurs experts économiques ont tiré la sonnette d’alarme. Pour Walid Ben Salha, expert comptable a postulé une publication sur sa page Facebook lors de laquelle il a fait savoir que : « les hypothèses mises en place dans la loi de finances complémentaire pour l’année 2020 et celles mises en place dans la L.F 2021 ont été préparées sur la base d’un taux de croissance négatif de 7,3% en 2020 … il devient donc clair après seulement quelques semaines que le vrai taux de croissance est négatif de l’ordre de -8,8%, soit un creux de 1, 5% ( une marge d’erreur de plus de 20%!) ».
L’agriculture : le seul secteur qui a échappé au déclin
Toujours selon l’INS, au cours du quatrième trimestre de 2020, la valeur ajoutée des industries manufacturières a baissé de -4,5% en glissement annuel en raison de la baisse de production dans les secteurs des industries chimiques (-13,8%), des industries agro-alimentaire (-8,2%), du textile, de l’habillement et des chaussures (-5,5%) et des industries mécaniques et électroniques (-0,9%).
Toutefois, la valeur ajoutée dans le secteur de l’industrie des matériaux de construction a augmenté de 1% par rapport au dernier trimestre de 2019. Le seul secteur qui a échappé à ce déclin, c’est le secteur de l’agriculture et pêche qui a enregistré +4,4%. Quant à la valeur ajoutée dans le secteur des industries non manufacturières, elle affiche une baisse de -3,2% par rapport au quatrième trimestre de 2019, principalement en raison de la baisse de la production du secteur des Mines (-34%) en raison de la baisse de la production du phosphate brut. Sur l’ensemble de l’année 2020, la production du phosphate s’élève à 3,1 millions de tonnes contre 3,7 millions de tonnes en 2019.
L’INS précise que le secteur le secteur du tourisme (-49,1%) est le secteur le plus impacté suivi par le transport (-23%). S’agissant des services non marchands (les services rendus par l’administration), une baisse de 7,6% a été enregistrée au cours du 4ème trimestre 2020, suite à l’adoption du nouveau régime de t ravai l dans les administrations publiques avec un horaire exceptionnel.