Tunisie : Pourquoi pas un plan de développement du bassin phosphatier de Gafsa ?

Date:

Baisse de 17% de la production du phosphate

La crise du secteur des phosphates et la chute spectaculaire de la production et de l’exportation du secteur depuis la Révolution ont coûté cher à l’économie nationale. Une perte sèche de ressources budgétaires mais aussi de l’avantage concurrentiel d’un pays considéré comme l’un des leaders mondiaux du phosphate. Plombé par une crise structurelle et sociale, le secteur va aujourd’hui de mal en pis. Elyes Fakhfakh avait pourtant promis lors de son investiture de mettre le dossier du phosphate au cœur de ses priorités. Des solutions urgentes permettant la reprise de la production dans les différents sites de production s’imposent. Preuve à l’appui ; depuis dix ans, la CPG n’a jamais pu atteindre le niveau de 2010, date de référence, à savoir 8 millions de tonnes.

A présent, l’incendie qui a frappé une des locomotives de transport de phosphate à Métlaoui le 15 mai 2020 ne fait qu’empirer la situation.

Selon les données publiées le 7 mai par le ministère de l’Energie, la production globale du phosphate a baissé de 17% depuis le début de l’année et jusqu’au 5 mai par rapport à la même période de l’année écoulée. Depuis le début de l’année 1 620 211 tonnes de phosphates ont été produites dans les différents sites exploités par la Compagnie des Phosphates de Gafsa (CPG) contre des prévisions de 1 945 985 tonnes.

L’extraction des phosphates en baisse de 48%
L’extraction des phosphates a été considérablement affectée par la crise du Covid-19. Toujours selon les données publiées par le ministère, depuis le début de l’année, l’extraction des phosphates a baissé de 48% pour atteindre seulement 2 479 855 tonnes contre 4 768 951 tonnes durant la même période de l’année dernière.

La production du phosphate ne dépasse même pas la moitié de celle de 2010
Dans le même contexte, Mohsen Hassen, expert économique et ancien ministre du commerce a rendu public un Post facebook où il a qualifié le secteur du phosphate en Tunisie par une véritable tragédie. Et de préciser : « La production du phosphate fortement régressé ne dépassant pas la moitié de celle de 2010. Notre pays a produit jusqu’en 2010 environ 8 millions de tonnes de phosphate marchand, dont 90% sont transformés en engrais chimique sur place par le Groupe Chimique Tunisien. Le chiffre d’affaires à l’exportation CPG-GCT se situait entre 3 et 3,5 milliards de dinars par an en période d’activité normale, avec un bénéfice global d’environ 1 milliard de dinars par an ».

Pourquoi pas un plan de développement du bassin phosphatier de Gafsa ?
En outre, M. Hassen a souligné que « la réforme de ce secteur stratégique consiste à mobiliser toutes les énergies, à impliquer toutes les parties prenantes pour assurer la reprise de la production de la Compagnie de Phosphate de Gafsa et de l’approvisionnement des unités du Groupe Chimique, il y va de la survie de ces entreprises, ce sont des dizaines de milliers d’emplois qui sont en jeu et de l’ensemble de l’économie nationale ».

Selon la même source, il s’agit aussi d’adopter un plan de développement du bassin phosphatier de Gafsa : « Sur la base des réserves tunisiennes de phosphate brut prouvées et probables et des contraintes environnementales, ainsi que des ressources hydriques autorisées, la Compagnie de Phosphates de Gafsa (CPG) doit établir un plan de développement afin d’augmenter sa capacité de production à partir du bassin de Gafsa et après avoir résolu les problématiques environnementales et de transport du phosphate ».
In fine, l’expert a indiqué que le développement de nouveaux bassins de phosphate doit être engagé tout en tenant compte de la rentabilité économique et financière de ces nouvelles unités de production.

Il est à rappeler que depuis 2011, le secteur des phosphates a été lourdement frappé par les mobilisations sociales, ce qui a entraîné des baisses significatives de la production.

Les mouvements sociaux et les sit-in constituent la principale cause de la baisse de la production des phosphates par la CPG. Sur le plan financier, la CPG a enregistré une perte nette de 130 millions de dinars en 2018, alors qu’en 2017, la perte était de 129 millions de dinars en 2017.

Partager l'article:

Articles Recents

S'abonner

VIDÉOS SPONSORISÉES
VIDÉOS SPONSORISÉES

00:00:30

OPPO Reno12 : L’Alliance Parfaite entre Design, Intelligence Artificielle et Performance

Les séries Reno12 d'OPPO marquent une avancée significative dans le domaine de la photographie mobile grâce à l'intégration poussée de l'intelligence artificielle.
00:02:15

Abdelaziz Makhloufi, PDG de Cho Group, met en lumière l’excellence de l’huile d’olive tunisienne sur BFM Business

Fort de son expertise reconnue dans le secteur oléicole, Abdelaziz Makhloufi, Président-directeur général du groupe Cho, a saisi l'opportunité de l'émission BFM Business pour promouvoir l'huile d'olive tunisienne à l'échelle internationale.
00:00:32

Lancement du nouveau Huawei Nova Y61

Huawei Consumer Business Group annonce le lancement du HUAWEI nova Y61, le plus récent smartphone de la série HUAWEI nova Y.

CONTENUS SPONSORISÉS
CONTENUS SPONSORISÉS

Ramadan : Un Mois Propice pour rompre avec la cigarette

Le mois sacré de Ramadan offre une opportunité unique pour ceux qui désirent se libérer de l'emprise de la cigarette.

OPPO A78, le nouveau smartphone bientôt en Tunisie

OPPO, la marque leader sur le marché mondial des appareils connectés, vient d’annoncer l’arrivée sur le marché tunisien de son dernier smartphone A78, à partir du 1er septembre 2023.
00:03:27

OPPO Tunisie lance les nouveaux smartphones Reno8 T 4G, Reno8 T 5G, un design élégant et une fluidité totale

OPPO vient d’annoncer le lancement, en Tunisie, de ses derniers modèles de smartphones de la série Reno, les nouveaux Reno8 T et Reno8 T 5G, avec une offre spéciale durant tout le mois de mars 2023.

Oppo consolide sa position et met en avant la nouvelle technologie de son Reno7

OPPO, la marque internationale leader dans l’industrie des smartphones et des objets connectés, a développé ces dernières années sa position et ses activités en Tunisie, dans le cadre d’une extension sur les marchés de la région Moyen Orient et Afrique.

A lire également
A lire également

Loi de finances 2025 : un coup de pouce pour le pouvoir d’achat des Tunisiens ?

La loi de finances 2025 en Tunisie : mesures sociales clés pour améliorer le pouvoir d'achat, soutenir les personnes handicapées, les retraités et les familles à faible revenu. Détails et chiffres clés

Fondation Orange Tunisie et Daffini : ensemble pour un avenir meilleur pour les enfants

La Fondation Orange Tunisie poursuit son action « Daffini » pour la 14ème année, offrant des vêtements d'hiver aux enfants de Jendouba. Un engagement solidaire pour lutter contre le décrochage scolaire

La Loi de Finances 2025 en Tunisie : un frein pour les entreprises exportatrices ?

La loi de finances 2025 en Tunisie pénalise les exportateurs avec une hausse de l'impôt sur les sociétés. L'OCET alerte sur les risques pour l'investissement et la compétitivité

Tunisie : La BAD finance la modernisation des infrastructures routières pour un développement durable

La BAD finance à hauteur de 80 M€ la modernisation des routes en Tunisie. Un projet majeur pour améliorer le réseau routier et stimuler le développement économique

Finances publiques : Un allègement du déficit malgré des dépenses en hausse de 7,2%

Tunisie : nette amélioration des finances publiques avec une baisse de 30% du déficit budgétaire à fin septembre 2024. Analyse des chiffres clés.

Chute de la production pétrolière tunisienne : un recul de 14% en octobre 2024

La Tunisie fait face à une baisse significative de...

La Tunisie face à un défi énergétique

La Tunisie fait face à une crise énergétique. Le taux d'indépendance énergétique a chuté, révélant une dépendance croissante aux importations. Découvrez les causes et les conséquences de cette situation.

Hausse de 17% du déficit de la balance commerciale énergétique en Tunisie

Crise énergétique en Tunisie : le déficit de la balance commerciale s'aggrave de 17% en 2024. Les importations explosent, mettant sous pression l'économie tunisienne.