«Tunisie Valeurs», intermédiaire en Bourse, a publié une rétrospective boursière de 2020 et les perspectives pour cette année, en se posant la question : «Quelle stratégie d’investissement adopter en 2021 ?»
«Nous abordons l’année 2021 avec un certain nombre de convictions et quelques interrogations », lit-on dans l’étude élaborée par «Tunisie Valeurs». Selon la même source, 2021 sera l’année du règlement plus ou moins rapide de la crise sanitaire avec l’arrivée de plusieurs vaccins et celle d’une croissance économique de rattrapage. Les questions résultent davantage de la réponse de la politique budgétaire et monétaire, ainsi que des mouvances politiques.
La remontée des indices au cours de la seconde moitié de l’année 2020 (+4% pour le Tunindex) le montre: une brise d’optimisme souffle sur notre marché. La perspective d’une sortie de la crise sanitaire en 2021 et d’un rebond technique de croissance rend les investisseurs confiants.
Baisse des taux
D’un autre côté, la baisse des taux, le plafonnement des rémunérations des comptes à terme et autres certificats de dépôt depuis le mois d’avril 2020 à TMM+1%, la baisse du taux de l’impôt sur les sociétés à 15% pour la majorité des sociétés cotées à partir de 2021 et le niveau plancher des valorisations devraient affaiblir la concurrence des placements bancaires et monétaires, et continuer à stimuler un regain d’intérêt dans les actifs risqués en 2021. Mais, gare aux mauvaises surprises. Un voile d’incertitude entoure encore les résultats de 2021, en raison d’une possible troisième vague de contamination.
Par ailleurs, les répercussions du choc pandémique qui ont détérioré les conditions macro-économiques en 2020 seront encore ressenties en 2021. Toujours est-il que dans le contexte actuel, des opportunités d’investissement peuvent se présenter. La solidité des fondamentaux, la qualité du management et le faible profil de risque restent la ligne de conduite dans ce climat incertain.
L’horizon de placement est également un facteur non négligeable dans la stratégie de placement. Pour déjouer la morosité actuelle du marché et profiter d’un bon retour sur investissement, «Tunisie Valeurs» recommande un horizon de placement relativement à moyen terme, d’au moins deux ans.
«Jouer la défensive»
La stratégie d’investissement est axée sur plusieurs thématiques, dont la nécessité de «Jouer la défensive». Quand la morosité ambiante gagne la Bourse, les valeurs défensives retrouvent leur attrait auprès des investisseurs fébriles. «Tunisie Valeurs» recommande ainsi un positionnement sur SAH Lilas, Sfbt, Délice Holding et Céréalis dans la grande consommation et sur Unimed dans le secteur pharmaceutique. Ces cinq valeurs présentent des vertus recherchées dans les cycles économiques baissiers, à savoir un positionnement solide sur le marché, un dynamisme qui défie la conjoncture et une bonne santé financière. Ces sociétés affichent également une visibilité appréciable, un management de qualité et une bonne capacité à attirer les investisseurs institutionnels en quête d’actifs refuges. Il s’agit, par ailleurs, de rester aux aguets sur les valeurs exportatrices. Depuis le choc de la révolution, les valeurs exportatrices ont fait le bonheur des investisseurs. Ces actions ont pleinement rempli le rôle de bouclier face à l’étroitesse du marché local, à une demande intérieure bridée et à la dépréciation du dinar. A l’évidence, ces valeurs vont subir les contrecoups du ralentissement de la demande mondiale et des effets de second tour des perturbations des chaînes de valeur survenues partout dans le monde.
A cet effet, on ne recommande pas une exposition à toutes les sociétés exportatrices, dans leur ensemble. Cet intermédiaire en Bourse se montre encore plus sélectif dans le choix des sociétés exportatrices, en se limitant aux Groupes One Tech, Euro-Cycles et Telnet. La manne financière des trois groupes, leur tournant vers l’innovation (tournant croissant vers la mécatronique, montée en puissance du vélo électrique et ciblage de l’activité «Aérospace »), la perspective d’un rebond de leur activité dans les prochaines années et leur bonne qualité de management semblent opportuns. D’une manière générale, «Tunisie Valeurs» conseille les investisseurs de continuer à surveiller de très près les valeurs exportatrices, car elles offrent un «remède» implicite contre le risque de change.
Toute dépréciation éventuelle du dinar dans les prochaines années devrait nécessairement rehausser les perspectives de rentabilité des sociétés exportatrices et les remettre sous la loupe des investisseurs. Sur le long terme, on reste optimiste pour les valeurs exportatrices. Ces dernières pourront profiter d’une potentielle reconfiguration des chaînes d’approvisionnement à l’échelle planétaire. Les multinationales et les grands groupes industriels devraient, dès la sortie de la crise, songer à diversifier leurs risques et repenser leur manière de s’approvisionner et de sous-traiter, surtout dans des secteurs essentiels comme la santé, l’alimentation, l’informatique et les technologies numériques.
En promouvant leurs avantages en matière de proximité géographique de l’Europe, de qualification du capital humain et en capitalisant sur leur intégration réussie dans les chaînes de production mondiales, les sociétés exportatrices tunisiennes pourront investir dans la compétitivité, accroître leur capacité de production et fortifier leur positionnement dans les chaînes de valeur mondiales.