Les difficultés post-Révolution de l’économie tunisienne aggravées par la propagation de la pandémie. En effet, les craintes sont multiples : un nouvel épisode du glissement du dinar et un refroidissement constaté chez les investisseurs étrangers alimenté par le spectre de la récession en Tunisie, constituent des défis majeurs, et sans précédent auxquels fait face la Tunisie, qui nécessitent un plan de relance exceptionnel et efficace.
Dans ce contexte, Tunisie Valeurs, intermédiaire en Bourse vient de publier une note intitulée : « COVID-19: Un « séisme financier » inédit » portant sur la situation du marché des actions, ses perspectives face à la crise COVID-19, et les stimuli fiscaux et monétaires.
A ce titre, l’institut précise que « Les défis de gestion des tensions monétaires et de rentabilité auxquelles seront confrontées les banques devraient accentuer la sélectivité chez les investisseurs et alimenter un mouvement de Flight to Quality ».
Selon le même document, un vent d’optimisme souffle sur le marché des actions depuis le mois de mai. L’effet psychologique de la crise sur le moral des investisseurs commence peu à peu à se dissiper.En outre, l’intermédiaire en Bourse indique que « sur le long terme, la reconfiguration attendue des chaines de valeur mondiales pourrait profiter aux entreprises exportatrices tunisiennes en termes d’investissement et de croissance ».
Une stratégie d’investissement à dominante défensive
D’un point de vue fondamental, il va sans dire que les retentissements de la crise du COVID-19 ont jeté une ombre sur les perspectives des sociétés cotées et devraient se faire ressentir sur leurs réalisations sur la période 2020-2021. Dans ce contexte, les analystes de cette note recommandent une stratégie d’investissement à dominante défensive. Et d’ajouter : « La solidité des fondamentaux, la qualité du management et le faible profil de risque restent la ligne de conduite dans ce climat imprévisible ».
Toujours selon la même source, la crise actuelle a accentué la défiance des investisseurs étrangers vis-à-vis de la Tunisie: « Les investisseurs étrangers ont enregistré depuis le début de l’année un flux net vendeur de 22,3 MDT ».
La crise du COVID-19 redistribue de nouveau les cartes de l’investissement en bourse
Alors que la Bourse, à l’image du pays, ne s’est toujours pas remise du Choc de la Révolution et peine à retrouver sa pleine forme, la crise du COVID-19 ajoute de nouvelles contraintes à l’investissement en bourse.
« Les retentissements de la crise actuelle jettent une ombre sur les perspectives des sociétés cotées au moins sur les deux prochains exercices (période 2020-2021). La crise du COVID-19 redistribue de nouveau les cartes de l’investissement en bourse. C’est bien connu, les marchés financiers ont peur de l’incertitude », relève le document.
Deux défis à relever par les banques sur la période 2020-2021
Contrairement aux sociétés industrielles et de services, soulignent les analystes, l’onde de choc de la crise actuelle et la dégradation subséquente de la conjoncture économique devraient se répercuter avec un certain décalage sur le secteur bancaire. Les banques devraient relever deux défis sur la période 2020-2021: Le premier défi est la gestion des tensions de liquidité. « L’année 2020 sera l’année pendant laquelle les banques devraient relever le défi de la gestion des tensions de trésorerie », indiquent les analystes.
Le moratoire d’échéances (pour une période allant de 3 à 7 mois) décrété par la BCT en faveur des entreprises et des particuliers mettra à rude épreuve la liquidité des banques. Toutefois, l’intermédiaire en Bourse a fait savoir que« le « package » de stimuli fiscaux accordés par le Gouvernement, le relâchement de la réglementation prudentielle (notamment en matière du ratio de transformation), le desserrement de la « vis » monétaire et l’assouplissement de la politique de refinancement devraient contribuer à réduire le poids des tensions monétaires sur les bilans des banques ».
Le deuxième défi est la rentabilité : « C’est à partir de 2021 que les « dégâts » de la crise sanitaire commenceront à être de plus en plus perceptibles dans les comptes des banques », indiquent les analystes.
In fine, le document fait ressortir que le ralentissement de l’activité économique subi en 2020, ses effets par ricochet sur la distribution des crédits et de la collecte, la baisse du volume des transactions et l’abaissement du taux directeur devraient se répercuter peu à peu sur le PNB de 2021.
Par ailleurs, la même source indique qu’en cas de non-reconduction des mesures exceptionnelles touchant le traitement des créances classées, les banques devraient faire face à une dégradation de leur qualité du portefeuille et à une flambée du coût du risque, plombant ainsi leur rentabilité.