Les ventes de vin sur le marché local ont régressé, au cours de deux derniers mois(décembre 2015 et janvier 2016), respectivement de 20 et 30%, a indiqué Mohamed Ben Chikh, président de la Chambre syndicale des producteurs des boissons alcoolisées(CSPBA) relevant de l’UTICA (Union Tunisienne de l’industrie, de commerce et de l’artisanat).
Il a ajouté mercredi, lors d’une conférence de presse à Tunis, que les ventes de la bière ont baissé de 25 à 60% en raison de la réduction des prix des alcools forts.
Ben Cheikh a souligné que les nouvelles mesures, prévues par loi de finances 2016, relatives à l’accroissement de la taxe de consommation des boissons alcoolisées et à l’application d’une taxation sur les alcools forts ont engendré une baisse de la consommation de 650% à 50%.
Le président de la CSPBA a estimé « que ces mesures, En vigueur, qui ont été prises sans concertation avec la chambre, ne répondent à aucune logique ».
Il a mis en garde contre les répercussions graves de ces mesures sur le secteur viticole qui assure environ 25 mille emplois outre les 3 mille viticulteurs actifs dans ce domaine.
« Certaines marques étrangères de boissons alcoolisées implantées en Tunisie ont exprimé, récemment, leur volonté de licencier en première étape les ouvriers et si la détérioration de la situation se poursuit elles pourraient quitter la Tunisie en seconde étape » a-t-il précisé.
Pour Ben Cheikh, la loi de finances 2016 ne répond à aucune logique étant donné que plus le produit est alcoolisé, moins il est taxé, ajoutant que la taxe de consommation de la bière a augmenté, au cours de ces trois dernières années, de 130%.
La loi de finances 2016 renforce, ainsi, les importateurs et les producteurs des alcools forts alors que le nombre de sociétés importatrices des alcools et produits distillés pour fabriquer les boissons alcoolisées tunisiennes ne dépasse pas les 3 unités, lesquelles offrent environ 70 emplois.
Par ailleurs, le président de la CSPBA a affirmé que les explications du ministère des finances concernant l’utilisation de ces mesures pour lutter contre la contrebande et le commerce parallèle ne sont pas convaincantes.
L’Etat perdra environ 120 millions de dinars pour restituer 70 millions de dinars seulement d’après Ben Cheikh. Il a appelé à l’annulation de ces dernières mesures lors de la préparation de la loi de finances complémentaire pour l’année 2016.